Elle est composée de quatre pièces principales : le nez, les deux flancs et la partie supérieure. Contrairement à ce qui est indiqué sur la notice (à savoir peindre la carrosserie dès l’ouverture de la boîte, j’ai décidé de m’en occuper en dernier ou presque. C’est l’expérience qui parle ! En effet, la fermeture des éléments et leur bonne jonction est toujours délicate dans ce genre de kits « éclatés ». Il est dont toujours bon de faire des assemblages à blancs le plus tard possible dans le montage, afin de pouvoir corriger le tir. C’est donc une fois le châssis totalement assemblé et garni de sa turbine et de ses câbles, qu’on peut commencer à se pencher sur la question de l’habillage extérieur.
Les flancs se calent sans trop de difficultés dans les logements prévus à cet effet du châssis. D’un côté, le résultat est parfait, de l’autre, il y a un léger espace, la courbure de la pièce étant un brin trop prononcée. Il convient donc de tordre ladite pièce (pas d’inquiétude à avoir, le métal blanc est un matériau malléable. Il suffit d’aller doucement et tout se passera bien.) pour l’ajuster. On place ensuite la partie supérieure, qui s’ajuste sans encombre depuis le rabiotage effectué lors du montage du baquet. Par contre, on s’aperçoit que ce morceau de carrosserie supérieur est moins large (d’environ 1mm de chaque côté) que le châssis muni de ses flancs. De plus, la ligne inférieure du capot ne suit pas parfaitement partout la ligne supérieure des flancs.
Ensuite, on place le nez. Si le raccord entre les pièces est assez visible, le travail qu’il nécessiterait pour le combler serait très important est le résultat fragile. Comme l’écart n’est pas non pus catastrophique, on laisse pisser le mérinos. Par contre, la légère concavité à l’extrême avant du capot peut se corriger sans problème. Cela nous donne le programme des modifications à apporter sur la pièce de carrosserie principale : léger élargissement latéral et tartinage de l’avant. Le tout s’effectue au mastic Sintofer. Ca pue, mais c’est efficace et le résultat (état de surface) une fois poncé est nickel.
Première couche, séchage, puis taillage bourrin au cutter pour former grossièrement. On ponce et on constate les dégâts. Puis une deuxième couche de finition, suivie d’un ponçage plus fin. Là, la pièce est prête à la peinture. Avant de sortir les bombes, il convient encore de coller sur les flancs, les petites trappes ovales photodécoupées (après les avoir légèrement courbées pour suivre le volume des flancs, œuf corse). Là, on a enfin les quatre pièces de carrosseries prêtes pour la barbouille, auxquelles il faut ajouter les deux écoupes de frein arrière.
Adepte des peintures en bombe Tamiya, je n’ai pas changé mes habitudes cette fois-ci, bien mal m’en a pris, vous les verrez par la suite… Tameo recommande d’ailleurs le rouge fluo Tamiya TS 36 pour la mise en couleur de la carrosserie. Ce genre de teintes étant toujours délicates et assez translucide, il convient de préparer soigneusement sa base avant d’attaquer la couleur. On passe donc trois couches d’apprêt blanc mat Tamiya, avec ponçage entre chaque au grain très fin (1200). Après cela, vous avez une pièce impeccable, à la gravure sauvegardée et aux raccords de mastic totalement invisibles. Suit la première couche de rouge fluo, puis la deuxième. Et là, patatras ! Par je ne sais quelle réaction merdique et chimique, le contour des zones mastiquées apparaît nettement sous forme d’auréoles plus foncées. En attendant, le rendu du nez et des flancs, qui sont restés en métal « nature », est impeccable. Je décide de les retirer tels quels, sans les vernir, pour ne pas avoir un rendu trop brillant (cette Lotus est une voiture de course, pas un phénomène de salon lustré toutes les cinq minutes). Une petite couche de cire à lustrer Tamiya passée au chiffon et roule ma poule.
Il reste toujours le problème de ce fichu capot. Je tente ponçage, nouvelle couche d’apprêt puis re-rouge fluo, rien n’y fait. Seule solution : tout décaper et recommencer. En attendant, ma bombe d’apprêt Tamiya était vide. Le magasin où je me suis approvisionné étant en rupture de stock, je repars avec une bombe d’apprêt blanc de marque prince August. A l’usage, il donne un rendu plus épais, moins propre que le Tamiya. En ponçant, ça passe, mais la gravure perd de sa superbe. Enfin, le principal est là, puisque les auréoles disparaissent un fois le rouge mis, sauf à deux petits endroits, un qui sera ensuite caché par un logo STP et l’autre par euh… rien. Bon, ce sera une version « fin de course » à patiner avec des tâches d’huile et autres salissures pour cacher tout cela ! Enfin, le résultat est acceptable, bien qu’un peu plus empâté que les flancs par exemple. Pas de vernis ici non plus, juste un peu de cire.
Vient l’étape suivante, importante s’il en est pour l’aspect final, celle de la pose des décalcomanies. Dans son infinie mansuétude, Tameo nous offre la planche de décals en double, pour ceux qui ont deux mains gauche palmées. En grande majorité, leur mise en place n’a rien de sorcier, les surfaces étant planes et la qualité excellente. Même pas besoin d’assouplisseur ! Seul l’aplat jaune fluo du nez réclame un peu d’attention et le renfort d’un coton-tige imbibé d’alcool (à 90°, pas du whisky) pour suivre la forme tarabiscotée.
Vous voulez vraiment en baver ? Attaquez-vous au pare-brise ! Non pas que ce soit fondamentalement compliqué, mais cela demande de l’attention. La seule chance de vous en tirer : changer la lame de votre cutter pour un neuve et très acérée. Là, aussi il y en a deux au cas où… On découpe grossièrement aux ciseaux, puis on fignole au cutter très acéré. Il n’y a pas de technique particulière, sinon d’y aller mollo. Pour le collage, superglue interdite ! Cela vous laisserait irrémédiablement des traces blanches sur votre pare-brise jaune. J’utilise personnellement un tube de colle que je traîne depuis une bonne dizaine d’années, qui était proposé par Provence Moulage à l’époque. Aujourd’hui introuvable, il se présente comme de la colle blanche très liquide. De la colle blanche pour bois peut faire l’affaire. Etant moins liquide, il sera moins facile d’obtenir un joint propre. Ma technique : poser le pare-brise ajusté, faire couler la colle le long du raccord. Si la colle doit déborder, c’est sur la pare-brise et pas sur la peinture ! En effet, un excès de colle s’enlève très facilement avec un coton-tige imbibé d’alcool. Si le pare-brise s’accommode très bien de l’alcool, ce n’est pas le cas de la peinture Tamiya… Un fois collé, celui-ci reçoit son lot de décals. Attention au placement, l’adhérence des décals sur le pare-brise est bien supérieure à l’adhérence sur la carrosserie. Il est donc plus difficile de rattraper une erreur.
Une fois cela en place, reste les petits détails… On commence par les minuscules attaches, à placer sur la face arrière. Des pièces (peut-on encore appeler ça des pièces, vu la taille… ?) en transfert métal. On décolle l’opercule, on applique sur la carrosserie, on frotte, et on retire le deuxième opercule. Attention en retirant le deuxième opercule. Comme le transfert se fait sur une décal posée à cet endroit, il convient de tirer tout en douceur pour ne rien arracher.
Reste les rétroviseurs, pose assez classique, pièce en métal sur mât photodécoupé. Ils méritent juste un peu de bare-métal chrome pour figurer le miroir. Il est alors temps de s’amuser à salir un peu le modèle, pour en faire une version fin de course. Le tout est de ne pas virer dans l’excès façon « fin de spéciale au RAC ». Une voiture de course Indy, ça reste relativement propre. On se contente donc d’appliquer quelques coups de pinceaux (pinceau très peu chargé en peinture noire) pour figurer les salissures aérodynamiques, quelques traces d’huile, assez noire, aux sorties latérales et de la poussière aux endroits stratégiques : face arrière et sommet de cheminée. Ensuite, il est temps d’admirer le résultat avec satisfaction (ou pas).
La prochaine étape concernera les liaisons au sol. Promis, elle sera en ligne avant décembre…
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