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Nous avons commencé notre tour d'horizon de l'histoire de Pontiac par le premier modèle, et nous allons l'achever par le dernier... Les origines de la G8 remontent au début des années 2000. Alors que Bob Lutz vient de prendre ses fonctions, il va découvrir (!) la filiale Australienne de GM : Holden. Il est d'emblée séduit par les modèles de la gamme Commodore, dans laquelle il voit des gènes tout à fait compatibles avec Pontiac. Deux modèles naîtront de cet échange : la GTO, et la G8.

La découverte de Bob Lutz a eu pour conséquence la promotion de Holden en temps que centre de compétence de GM en matière de propulsion. Depuis des années, GM a en effet abandonné les véhicules à propulsion sur son territoire, alors que Holden a maintenu dans sa gamme la Commodore. Si cette dernière était naguère dérivée étroitement des modèles haut de gamme Opel, la nouvelle génération sera conçue par Holden en Australie, et servira de base aux modèles haut de gamme diffusés par GM dans divers pays du monde, sous plusieurs marques (Buick en Chine, Chevrolet au Moyen-Orient et au Brésil, Daewoo en Corée…).

Pour Pontiac, après l'échec de la GTO, il s'agit de reconstruire petit à petit l'image écornée et proposer des modèles plus différenciés, et pas uniquement des Chevrolet dotées d'une nouvelle carrosserie. Le programme semble simple : retour à la propulsion chez Pontiac, qui doit, selon les termes même de Bob Lutz, devenir le BMW de GM… Un programme ambitieux mais pas irréaliste, même pour GM. Le groupe n'a-t-il pas réussi la transformation de Cadillac en matière d'image, de style, de qualité pour en faire une marque qui n'a plus à rougir de la comparaison avec ses concurrents sur le sol américain?

La G8 doit être la première pierre de ce "Nouveau Pontiac". Il lui manquera seulement le temps pour démarrer la transformation de la marque. Arrivée tardivement en 2008, soit près de 3 ans après la sortie de la Commodore en Australie, elle est commercialisée en pleine tourmente. GM a déjà renoncé à son idée de doter la marque d'une gamme de véhicules propulsion aux côtés de la G8.

Mais la pression est trop forte. GM a besoin de profondes restructurations. Les seules évolutions internes ne suffisent pas et il faut trancher dans le vif. Un choix qui s'impose par le besoin de montrer au gouvernement et au public la volonté de transformer le groupe. Plusieurs marques doivent être sacrifiées, et les plus faibles sont logiquement choisies. Les heures de gloire de Pontiac sont loin. Naguère troisième du marché derrière Chevrolet et Ford, la marque a sombré et se rapproche du seuil des 200.000 exemplaires annuels. En fait, seule la G6 se vend correctement et avec ses 150.000 exemplaires représente à elle seule les deux tiers des ventes de la marque.

Malgré un accueil très favorable de la presse, et des ventes qui démarrent bien (de 2 à 3.000 par mois depuis le début de l'année), la G8 ne figure plus au catalogue de Pontiac pour l'année modèle 2010, et aura donc connu une carrière éphémère d'un peu plus an seulement. Si certains nourrissaient des espoirs de la voir revenir sous la bannière de Chevrolet, par exemple pour replacer la vieillissante Impala, Fritz Henderson a battu en brèche cette idée : la G8 ne sera pas rebadgée… Tous les outillages existent pourtant pour le faire, puisque cette même Holden Commodore est diffusée au Moyen-Orient avec le logo Chevrolet, y compris sa version la plus sportive…

La Pontiac G8 au salon de Détroit 2008:

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