Lorsqu'elle apparaît en 1957, la Bonneville n'est qu'une version plus affutée de la Star Chief. Au final elle connaîtra une carrière de près de 50 ans, ce qui en fait l'une des plus anciennes appellations de GM. C'est aussi grâce à elle que la marque grimpera sur le podium des ventes durant les années 60.
La Bonneville a représenté le haut de la gamme Pontiac de 1957 à 2005, soit 48 ans de bons et loyaux services effectués par neuf générations successives. En fait, seule la Corvette aura connu une durée de vie supérieure au sein du groupe GM…
Après le show-car apparu au Motorama de 1954, Pontiac débutera la réelle carrière commerciale de la Bonneville en 1957. Il s'agit alors du modèle le plus performant de la gamme, dérivée de la Star Chief. Elle adopte un V8 à injection, et son tarif la positionne directement face à la gamme Cadillac. Les ventes restent faibles, 630 exemplaires en un an, et en 1958, plusieurs équipements passent en option pour abaisser le prix. L'injection est également proposée en option sur ce V8 6.1 de 300 ch, au tarif prohibitif de 500$. Sachant que pour moins de 100$ on pouvait remplacer le carburateur quadruple corps par trois unités double corps (option baptisée TriPower) et gagner encore en puissance, on devinera aisément que cette option fut rarement choisie par les clients…
En 1959, la Bonneville accède au statut de modèle à part entière, et des versions berline, break et coupé complètent le cabriolet proposé jusqu'alors. Avec ce modèle, la marque inaugure plusieurs de ses spécificités, outre son nouveau logo : la calandre en deux parties (qui n'est donc pas sur les modèles actuels une copie de BMW…) et le concept de voies larges. Une modification technique qui sera un argument commercial largement utilisé, et non usurpé puisque les Pontiac "Wide Track" étaient considérées à l'époque comme les plus agiles des modèles full-size.
Au fil ds ans, et durant les trois générations suivantes (1959 à 1961, 1962 à 1964, 1965 à 1970), elle s'embourgeoise et devient surtout un modèle confortable haut de gamme. Elle n'oublie pas la performance, avec un large choix de moteurs V8 proposés, avec des cylindrée de 6.4 litres à 6.9 jusqu'en 1965, et des puissances qui allaient de 283 à 370 ch pour le moteur le plus puissant de la gamme en 1965 (V8 6.9 High Output avec triple carburateur double corps Rochester). En 1967, GM décide d'interrompre l'option TriPower, mais comme les cylindrées augmentent, la puissance reste stable, et en 1970, la Bonneville reçoit un V8 7.5 de 370 ch.
La quatrième génération de Bonneville apparaît en 1971, et perd temporairement son statut de haut de gamme, désormais attribué à la GrandVille. Il n'y plus de cabriolet au catalogue, mais une berline avec montant central, une berline sans montant central (hardtop) et un coupé, lui aussi sans montant central. Le V8 6.6 développe 280 ch et le V8 7.5 325 ch. Les puissances sont abaissées après 1973, mais les chiffres officiels baissent dès 1972 suite à des changements de normes adoptés par l'industrie automobile. On passe ainsi de 280 à 185 ch en 1972 (changement de norme), puis à 170 en 1973 (abaissement de puissance réelle) pour le 6.6, et de 325 à 250 ch pour le 7.5 en 1972, qui descendra même à 200 en 1975. En 1976, la GrandVille disparaît, et la Bonneville reprend sa place en haut de gamme, avec une version Brougham.
Face à la crise, la cinquième génération réduit légèrement sa longueur, de 10 cm environ, mais surtout son poids qui perd quelques 400 kg. La gamme renoue avec le break Safari, doté d'une porte arrière à double fonction (ouverture latérale et abattant à l'horizontale) et pouvant embarquer jusqu'à 9 passagers, mais perd les versions sans montant central de la berline et du coupé. Si la gamme débute avec un V8 4.9, de seulement 135 ch, elle sera par la suite dotée d'un V6 3.8, complété par des options de V8 de 4.3 et 4.9. Les V8 5.7 ou 6.6 ne sont plus proposés en 1980, mais un V8 diesel de 5.7 fait alors son apparition. L'arrivée de ces nouveaux moteurs marque la fin des unités spécifiques à la marque Pontiac.
En 1982, la nouvelle génération descend en gamme. Elle est désormais classée dans la catégorie mid-size, mais reste pour le moment le haut de la gamme Pontiac. Le coupé disparaît, mais le break Safari est maintenu, tout comme la motorisation diesel. Malheureusement pour la marque, le lancement de cette Bonneville plus compacte, qui remplace la LeMans, coïncide avec un rebond de la demande pour de plus gros modèles. La marque va donc lancer en 1983 la Parisienne comme nouveau haut de gamme. La Parisienne, qui était jusqu'à présent l'appellation Canadienne de la Bonneville, est une version badgée Pontiac des grosses Chevrolet Caprice. Elle chapeautera la gamme jusqu'en 1986, et il s'agira également des dernières grosses Pontiac à propulsion jusqu'à l'arrivée de la G8 en 2008.
La 7ème génération apparue en 1987 marque l'adoption de la plateforme H, commune avec les Buick LeSabre et Oldsmobile 88, et donc le passage à la traction, qui s'accompagne d'un style largement plus dynamique. Un seul moteur est désormais proposé : le V6 3.8 de 150 ch, dont la puissance grimpera à 165 ch l'année suivante.
En 1992, la huitième génération fait son apparition, mais conserve globalement la même architecture. Le V8 3800 Series I développe 170 ch, et il est complété d'une version compressée, avec compresseur Eaton, de 205 ch qui sera de série sur le modèle SSEi à partir 1993. Sa puissance sera poussée à 225 ch en 1994 avec le nouveau Eaton M62. Une léger lifting intervient en 1996. La SSEi adopte le V6 3800 Series II doté d'un compresseur L67, qui porte sa puissance à 240 ch. La version atmosphérique avait reçu le 3800 Series II de 200 ch l'année précédente.
La neuvième et dernière génération arrive en 2000, et partage sa plateforme avec l'Oldsmobile Aurora. Son style nettement modernisé est en accord avec celui de la Grand Prix et tend à donner une allure de coupé. Les motorisations sont inchangées et l'on retrouve le V8 3800 en versions atmosphérique (205 ch) ou compressé (240 ch). Suite à la disparition de la marque Oldsmobile, Pontiac a la possibilité de monter en gamme pour combler l'espace laissé avant la gamme Buick. Ce qui permettra l'apparition de la Bonneville GXP, qui hérite d'un V8. Une première depuis 1986. Il s'agit du V8 4.6 Cadillac, développant 275 ch.
Le 27 mai 2005, la dernière Bonneville quitte les chaînes d'assemblage de l'usine Hamtramck dans le Michigan.
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