par Joest Jonathan Ouaknine

F1: à qui le tour?

Le retrait de Honda chamboula la F1. Néanmoins, dans le contexte actuel, il se pourrait que d'autres constructeurs fassent également leurs bagages...

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Le retrait de Honda chamboula la F1. Néanmoins, dans le contexte actuel, il se pourrait que d'autres constructeurs fassent également leurs bagages...

Le fait est que les repreneurs ne se bousculent pas. Faire de la F1 est trop onéreux pour les équipes motivées (Adrian Campos, ART GP, Prodrive...) De plus, depuis une quinzaine d'année, la F1 a tout fait (caution exorbitante, règle des 107%, numerus clausus, interdiction d'utiliser le châssis d'un autre, etc.) pour chasser les "privés", jugés néfastes à l'image de ce sport. La FIA ne voulait plus que des constructeurs automobiles. Le système fonctionnait tant qu'il existait un certain nombre de constructeurs présents en F1 ou qui souhaitaient y aller. Aujourd'hui, tous les constructeurs sont dans le rouge et plus personne ne veut venir en F1. Du coup, d'une vingtaine d'équipes au début des années 90, le plateau risque de descendre à neuf équipes en 2009.

Le départ de Honda, pour autant qu'il fut annoncé sans préavis, n'était qu'une demi-surprise. Financièrement, l'équipe ne s'était jamais remise du départ de British American Tobacco fin 2006. Sportivement, malgré l'embauche de Ross Brawn ou de Rubens Barrichello, les résultats stagnaient. Honda a donc "profité" de la crise économique pour quitter la scène.

Néanmoins, Honda pourrait créer un appel d'air et aujourd'hui, aucun constructeur ne voit la vie en rose...

Est-ce que Ferrari pourrait partir? Les récentes menaces, suite à l'annonce de moteur unique, font parti du folklore. Quel que soit leurs positions sur la grille, les rosso drainent une quantité de tifosi, qui se massent dans les tribunes et derrière leur télévision. Sans Ferrari, la FIA se retrouverait face à un manque à gagner terrible. D'un autre côté, depuis 1974, Ferrari a décidé de se concentrer exclusivement sur la F1 et de ne plus faire de publicités. Sans F1, où irait Ferrari? En FIA-GT? En ALMS? Aucune discipline ne rayonne dans le monde comme la F1. Néanmoins, aujourd'hui, tout est possible.

BMW est, d'après les rumeurs, celui que l'on dit le plus proche de la sortie. Depuis deux saisons, BMW est le "premier des autres". Pour rejoindre Ferrari et McLaren, il doit remettre la main au portefeuille et ce n'est pas vraiment le moment pour faire cela. Plutôt que de rester 3e ou 4e, BMW préfèrerait partir. Mercedes scrute attentivement BMW. Si ce dernier part, Mercedes peut quitter la F1 la tête haute.

Ron Dennis a donc eu raison de ne pas vendre McLaren à Mercedes. Tant pis pour les services marketing de Stuttgart, qui auraient préféré un affrontement "BMW vs Mercedes" et non "BMW vs McLaren/Mercedes". Depuis quelques années, Ron Dennis a préparé une diversification de l'entreprise (fabrication de supercars...) pour pouvoir se passer de Mercedes le moment venu. Mais l'écurie table sur un budget 2009 en baisse de 50% par rapport à 2008. Ferrari et McLaren se livrent à une course à l'armement depuis une douzaine d'année. Chacun sait qu'en 2009, il devra faire des sacrifices... Mais personne ne veut être le premier à les faire (sous peine d'annihiler ses chances au championnat 2009.) D'où une partie de poker menteur entre Modène et Wocking.

En 1985, Renault avait dissout son écurie suite au départ de son pilote fétiche (Prost), de ses cadres (Larrousse, Boudy, Tétu...) et de résultats de l'entreprise catastrophiques. En 2010, Alonso risque de partir chez Ferrari, Briatore prendra sa retraite et dans un contexte global morose, Renault devrait avoir des résultats difficiles. De là à faire un parallèle entre 1985 et 2010...

Chez Red Bull, officiellement, c'est le calme plat. Mais combien de temps est-ce que Mateschitz acceptera de financer deux écuries qui n'ont aucun autre sponsor?

Les finances de Force India sont assez obscures. Au moins, on notera que l'équipe n'a pas embauchée de pilote payant.

Reste Toyota. Honda parti, Toyota se retrouve dernier des constructeurs. D'où le "syndrome du dernier wagon": personne ne veut payer s'il est le dernier. De plus, Toyota et Honda ont le même rapport que BMW et Mercedes. Sans Honda, Toyota peut quitter les grilles de F1 sans déclancher des émeutes au Japon. Jusqu'ici, Toyota n'évoque pas son départ (contrairement à BMW.) L'écurie a toujours eu un fonctionnement on/off: les dirigeants rédigent des chèques en blanc, puis du jour au lendemain, ils en ont marre des mauvais résultats et les cadres se font virer. Or, Toyota vient d'annoncer des pertes (un évènement historique dans l'histoire de la marque.) A court terme, on ne parle uniquement que d'une réorganisation de Toyota F1 avec le remplacement de Trulli par Kobayashi.

Il est également possible que Toyota arrête de motoriser Williams. Ce serait un énième coup dur pour l'équipe, après le départ de Lenovo et celui (probable) de RBS. La piste Ricardo Teixeira était l'oeuvre d'un journaliste Angolais mythomane. Mais Williams semble plus que jamais sur le point de rejoindre Brabham, Lotus et Tyrell...

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