La Morris Marina est un produit de BLMC dans toute sa splendeur: conception à la va-vite, ligne banale, finition déplorable, moteurs paresseux (sauf le 1,8l) et carrière trop longue. Jeremy Clarkson l'a élu "pire voiture de tous les temps" et ça n'a pas l'air volé.
A la fin des années 60, BMC réalise qu'à part l'Austin Maxi, ils n'ont rien dans les tuyaux et que la Morris Minor (née en 1949) est plus que périmée. Là, quelqu'un s'est levé et il a dit: "Pour trois fois rien, avec une plateforme de Minor, je fais une concurrente des Ford Cortina et Escort." Et ils l'ont cru.
Pour éviter qu'Austin et Morris ne se marchent dessus, il est décidé que les Austin seront innovantes (traction, hayon, etc.) et les Morris plus classiques (3 volumes, propulsion, etc.) La Marina sort en 1971, en 2 ou 4 portes. Sous le capot, un 1,3l 57ch ou le 1,8l de la MG B 72ch (95ch avec 2 carbus SU pour la "Marina GT"), accouplé à une boite de Triumph (stratégie de groupe oblige.)
Malgré ses défauts (notamment une mauvaise tenue de route, qui empêche la GT d'être une vraie sportive), la Marina est 2e en Grande-Bretagne, derrière la Cortina. En Europe, en revanche, c'est un bide. D'autant plus qu'en France, seule la 1,3l est importée. En 1973, un break apparait.
Mais BLMC va mal. Du coup, la Marina est oubliée. Les ventes chutent. En 1975, elle reçoit un petit lifting. Puis en 1980, elle devient Ital. Giugiaro n'y est pour rien. La maladroite Ital restera au poste jusqu'en 1984 et la Montego.
L'outillage de la Morris Ital est transferée en Chine. La ChengduAuto Works, modeste filiale de FAW produit une version break et un utilitaire, en 1998. Dés mai 1999, la chaine s'arrête. Même les Chinois n'en voulaient pas.
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