par Frederic Papkoff

Motorama 1954 : le plus riche

Après une flamboyante année 1953, le Motorama de 1954 pousse encore plus loin avec des show-cars qui ne se contentent plus d'annoncer les modèles de l'année à venir. L'avenir est en route...

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Cette édition 1954 début en grande pompe le 21 janvier, comme toujours à l'hôtel Waldorf Astoria, sur Park Avenue. Quelques 30.784 visiteurs y seront accueillis dès le premier jour, et 1.9 millions de visiteurs dans l'Amérique ont admiré les Buick Wildcat II, Cadillac ElCamino, Cadillac LaEspada, Cadillac ParkAvenue, Chevrolet Nomad, Chevrolet Corvair, Chevrolet Corvette Hard-top, Oldsmobile Cutlass, Oldsmobile F88, Pontiac Bonneville, Pontiac Strato Streak et avec en vedette du show l'inoubliable GM Firebird XP-21...

Buick Wildcat II

Un après la première Wildcat, GM propose une deuxième vision d'un roadster Buick, avec un design plus marquant. C'est d'ailleurs souvent ce modèle qui vient à l'esprit lorsque l'on évoque la Wildcat, bien plus que la première version. Plus ramassée avec son empattement de 100"(2m54) contre 114 (2m90) pour la première, elle se caractérise surtout par ses ailes ouvertes et ses phares non intégrés à la carrosserie. Elle est propulsée par un V8 de 220 ch, et est aujourd'hui la propriété du Sloan Museum.

Cadillac ElCamino

Première utilisation de GM de l'appellation ElCamino, cette Cadillac est un original coupé 2 places, qui comporte nombreuses références au style des modèles des années 1955 à 1958. De nombreux éléments se retrouveront surtout sur l'Eldorado Brougham, dont le prototype fut dévoilé en 1955, au Motorama...

Cadillac LaEspada

Cette LaEspada est la déclinaison découvrable de la ElCamino.

Cadillac Park Avenue

Concept de berline 4 portes sans montant central, la Park Avenue était plus réaliste que les 2 autres show-car aux yeux des clients de la marque. On notera un retour aux 2 optiques à l'avant contre 4 sur le concept Orleans en 1953 (à cette époque, les doubles optiques sont interdites dans certains Etats, jusqu'en 1958...). Le toit en aluminium et le dessin de sa partie arrière se retrouvent en 1955 sur la Eldorado Brougham. L'appellation fut ensuite utilisée sur des modèles de série Cadillac, mais aussi Buick.

Chevrolet Nomad

La Chevrolet Nomad est l'un des trois dérivés de la Corvette présentés en 1954, suite au succès de ce modèle en 1953. Son concept de break de chasse, et une bonne partie du design également, se retrouvera en 1955 sur la Nomad de série, cousine de la Pontiac Safari, qui en revanche prenait pour base la bien plus imposante Bel Air, GM pensant ainsi en vendre plus que sur une base de Corvette. En raison des faibles ventes, la Nomad 3 portes fut interrompue en 1957 et devint ensuite un break plus classique à partir de 1958.

Chevrolet Corvair

Second dérivé de la Corvette, la Corvair est un très réussi coupé au profil fastback. Une Corvair fut ensuite produite en série en 1961 à 1969, mais n'avait rien à voir avec une Corvette et son dessin était bien moins inspiré, et fut même déclinée en van...

Chevrolet Corvette HardTop

Plus simple que la Corvair, la Corvette Hard-top, comme son nom l'indique, est un coupé Corvette conservant l'essentiel des traits de la Corvette, mais dotée d'un toit en dur aux formes et dimensions proches de la capote. Notons que la Corvette C5 a connue une déclinaison Hard-Top en plus des versions Coupé et Cabriolet.

Oldsmobile Cutlass

Le coupé Oldsmobile Cutlass joue une nouvelle fois dans la veine aéronautique, avec son profil fastback très étiré, l'arrière de son habitacle fuyant (façon boat-tail) et ses ailerons. A l'intérieur, son instrumentation joue aussi sur ce registre : elle est disposée au centre de la planche et descend verticalement, avant de se poursuivre entre les deux sièges pour séparer l'habitacle. Une de ses caractéristiques est aussi l'absence de porte de coffre. Il faut accéder aux bagages en passant par l'intérieur du véhicule. On pourra aussi noter la vitre arrière en lamelles, donnant un effet de store vénitien. Reposant sur un empattement de 2m80, elle n'est haute que de 1m30, et est motorisée par un V8 de 250 ch.

Oldsmobile F88

Le roadster XP20, plus connu sous le nom de F88, est l'un des projets de Harley Earl, sur lequel il était accompagné par Bill Mitchell et Zora A. Duntov. Ce roadster fut construit en 4 exemplaires, mais un seul a survécu, après avoir été donné (ou vendu ?) en 1955 à E.L. Cord, propriétaire des marques Cord - Auburn et Duesemberg. Elle est apparue en 2005 sur les enchères de Barrett-Jackson où elle a trouvé preneur pour la coquette somme de 3.240.000 $...

Pontiac Bonneville Special

La Bonneville Special est sans doute le modèle qui a donné naissance à l'image de marque sportive de Pontiac. Baptisée d'après le lac salé où on traditionnellement lieu les essais et records de vitesse, la Bonneville Special se caractérise par son habitacle très reculé et couvert par une bulle transparente (2 parties articulées au centre), ses formes très épurées avec peu de chrome et sa roue de secours verticale à l'arrière. Son moteur est le 8 cylindres en ligne Silver Streak de Pontiac. Avec ses 4.4 litres, il délivrait 230 ch. Deux exemplaires ont été construit, et existent toujours. L'une d'entre elles a été vendue aux enchères en 2006 pour 2.6 millions de dollars.

Pontiac Strato Streak

A l'inverse de la Bonneville, la Strato-Streak n'a rien de sportif. C'est une grande berline aux lignes très pures et dépourvues des ailerons qui commencent à fleurir par ailleurs. Facile d'accès avec ses portes suicides dans pied milieu, elle dispose en plus de sièges avant pivotants.

GM Firebird XP-21

Au début des années 50, GM démarre l'expérimentation de la propulsion par turbine à gaz, qui se traduira par 3 concepts. Le premier est le Firebird XP21, propulsé par une turbine de 370 ch, expulsant des gaz à plus de 670°C. L'engin, dont le design s'apparente à un avion sur roues, pèse 1134 kg. Emmett Conklin, qui dirigeait le projet, fut le premier à essayer l'engin, qu'il mena jusqu'à 160 km/h avant de perdre de l'adhérence. Le véhicule fut ensuite testé à Indianapolis par le pilote Maury Rose. Le but de ces essais n'était pas de tester la puissance ou la vitesse, mais plus prosaïquement la faisabilité technique de l'engin. Pour assurer le freinage, les freins à tambours sont disposés à l'extérieur de la roue (amélioration du refroidissement) et les petites ailes sont munies de "flaps".

Pour en savoir plus sur le Motorama :

- Motorama : l'âge dor de GM

- Motorama 1949 : la première édition

- Motorama 1950 : une suite logique

- Motorama 1953 : début de lextravagance

- Motorama 1955 : rythme de croisière

- Motorama 1956 : l'autoroute de demain

- Motorama 1959 : le début de la fin

A lire prochainement :

Motorama 1961 : fin dun espèce

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Pour résumer

Après une flamboyante année 1953, le Motorama de 1954 pousse encore plus loin avec des show-cars qui ne se contentent plus d'annoncer les modèles de l'année à venir. L'avenir est en route...

Frederic Papkoff
Rédacteur
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