3 - Moteur et conduite
Voilà, le moteur est chaud, tout va bien à bord et il se trouve que la route est dégagée. Cinquième, quatrième, troisième, seconde, pied à la planche. Vous avez probablement en tête l'image du passage en vitesse lumière dans "Star Wars" ? Voilà exactement l'impression ressentie à bord de l'Exige en pleine accélération. Lorsque le pied touche la moquette, impossible de quitter la route des yeux. Tout défile très vite (0 à 100 km/h en 4,1 secondes !!) et heureusement qu'un voyant rouge s'allume au centre du compte-tour afin de signaler l'approche du rupteur.
On enfonce l'embrayage. Celui-ci est certes ferme et à retour rapide mais finalement assez peu pour une voiture cette trempe. La boite à débattement ultra court et au guidage idéal permet de "rentrer" la troisième vitesse presque instantanément et le manège repart pour un tour. Le conducteur, collé au fond du baquet, ne peut réprimer un sourire qui s'agrandit. A titre personnel, la Lotus Exige Cup est probablement l'engin le plus fou dans lequel je ne me sois jamais assis. Simplement en terme d'accélération, l'Exige tient plus du missile sol-sol que de l'automobile.
Et pourtant, se cantonner aux lignes droites équivaut à utiliser un sous-marin dans une piscine : comme celui-ci est fait pour les grandes profondeurs, la Lotus est conçue pour les virages ! Ca tombe bien, un panneau en indique des courbes apparemment dangereuses... Petite pression sur la pédale du milieu, et le freinage AP Racing (308 mm à l'avant et 288 à l'arrière) fait son office. Les décélérations sont instantanées. Un petit coup de "talon-pointe", et on est de nouveau en seconde. Au régime de couple (236 Nm), autour de 6000 tours/minutes, le compresseur travail à plein et les 260 chevaux ne sont pas loin d'être atteints. Ils le sont en réalité un instant plus tard, à 8000 tr/min. Un filet de gaz permet d'aborder le virage parfaitement calé sur les appuis, le tout à des vitesses inconcevables.
Les changements d'appuis s'effectuent sans aucune crainte, la notion de roulis étant presque inexistante. L'Exige saute de courbes en courbes avec aisance sous l'influence précise du petit volant. Un volant qu'il ne faut pas lâcher, la Lotus suivant toutes les reliefs de la route. Puis de nouveau, une ligne droite dégagée permet de monter les rapports. Impossible de dire les vitesses atteintes, car avec un engin pareil entre les mains, le regard ne s'aventure pas sur un compteur de toute façon peu lisible.
Avec aussi peu de poids à déplacer, le 4 cylindres litres d'origine Toyota ne peine pas à faire son travail. Il n'a certes pas la sonorité d'un V12 (les mauvaises langues diront qu'il a la sonorité d'un aspirateur) mais il assure une ambiance "course". L'alimentation en air et le compresseur bouchent totalement la vue (donc pas de rétroviseur central) ce qui accentue encore l'impression de performance sans compromis de l'engin.
Sur la route, l'Exige est bel et bien un orage mécanique. Elle apparaît et disparaît dans un sifflement, éclipsant la circulation à la vitesse de l'éclair. On flirt avec les interdits et le plaisir n'en est que plus grand. Bien sur, il n'y a que sur un circuit que la Lotus Exige peut révéler ses véritables forces. Mais même au milieu de la circulation, elle garde cette capacité à figer un énorme sourire sur le visage. L'Exige n'est pas une voiture pour laquelle on se réveille la nuit, elle est une voiture pour laquelle on ne se couche même pas !
A voir également : Essai Lotus Exige Cup 260, première partie et deuxième partie , La Lotus Exige 255 au Paul Ricard