3 - Moteur et conduite
Hérité de la Lamborghini Gallardo, le V10 5,2 litres développe, sous le capot de l'Audi S8, la bagatelle de 450 chevaux à 7000 tr/min pour un couple de 540 Nm à 3500 tr/min. Suffisant pour propulser une berline de près de 2 tonnes (1940 kilos à vide) de 0 à 100 en 5,1 secondes !
La vitesse de pointe est quant à elle limitée à 250 km/h. Si le propriétaire de notre modèle d'essai confie tout de même avoir vu l'aiguille monter à une poignée de km/h au delà de cette limite, nous n'aurons pas été jusque là, le permis de conduire étant un objet trop précieux par les temps qui courent...
Cependant, même sans dépasser des limites "raisonnables", on se rend compte du punch de la S8. Elle semble faire 500 kilos de moins que son poids réel et les accélérations sont franches. Bien insonorisée, l'Audi ne fait pas vraiment profiter les occupants de ses vocalises.
Mais à partir de 4000 tr/min environ, le grondement sourd du moteur - très différent du hurlement de la version Lamborghini - vient tout de même rappeler (un peu trop discrètement malheureusement) que la S8 sait très bien faire grimper en flèche le rythme cardiaque.
On quitte les voies rapides et leurs radars automatiques afin de partir à la découverte de la vallée de Chevreuse. Sur les petites routes, les larges pneus (265/35 R 20), le système Quattro et l'électronique embarquée font que les limites du pilote sont atteintes bien avant celles de la voiture.
Les grandes courbes sont avalées à des vitesses inavouables tandis que les changements de cap dans les enchaînements de virages se font avec précision. La direction offre un bon retour à travers le volant à trois branche en cuir.
Juger du freinage dans des conditions routières n'est pas réellement pertinent, mais à en croire ceux de nos confrères qui l'ont essayée sur piste, sa puissance tout comme son endurance sont tout à fait satisfaisant. Et pour les plus sceptiques, Audi propose des freins carbone céramique en option (9800 euros).
Au chapitre des critiques, on peut noter la boite automatique. Même en mode "sport", celle ci n'offre pas une réactivité exemplaire, pénalisant la conduite sportive. Et les palettes tournant avec le volant ne sont pas idéales.
Sur la route du retour, on se surprend à "rentrer" la sixième vitesse, calé à 2000 tr/min. Calme et luxe, l'ambiance à bord est à peine perturbée par quelques légers bruits aérodynamiques. Et de réaliser que c'est à cet exercice que la S8 est à son meilleur.
C'est peut-être même ça la véritable force de l'Audi S8 : elle incite à rouler tranquillement. Le simple fait de savoir qu'il suffit de presser 3 fois sur la palette de gauche et de mettre le pied à la planche pour qu'une furie se déchaîne sous le capot suffit au bonheur du conducteur.
Quelques accélérations en ligne droite, des dépassements instantanés, c'est tout ce que l'on souhaite. Le reste on le garde pour soi et les passagers, en réserve, plaisir égoïste de se savoir à bord de l'une des meilleures berlines du monde.
A lire également : Essai Audi S8 partie 1 et partie 2
La quatrième et dernière partie est juste après ce lien