Lorsqu'un modèle est aussi important pour une marque que la Delta l'est pour Lancia, la campagne de publicité qui l'entoure se doit d'être somptueuse. Lancia a donc sorti l'artillerie lourde. Mais certains choix doivent être regrettés amèrement aujourd'hui.
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Pour bien comprendre le problème, je vous propose un cours de retournage de veste en 2 étapes, prenez des notes :
Phase 1 :
Il y a quelques jours, Lancia se fendait d'un communiqué annonçant l'arrivée de la campagne publicitaire pour la Delta. La marque mettait principalement en avant la présence de Richard Gere dans la campagne, ainsi que d'un casting technique de rêve : un réalisateur d'Hollywood (Harald Zwart, qui tourne actuellement "La Panthère Rose 2"), un directeur de la photographie haut de gamme (Wally Pfister, nominé aux oscars pour la lumière de "Batman Begins" et "Le prestige") et un compositeur de musique de légende (Ennio Morricone, oscarisé pour l'ensemble de sa carrière, compositeur, entre autre, pour Sergio Leone, Pasolini, De Palma, Polanski...). Le film suit en 45 secondes le parcours de Richard Gere entre le Hollywood Boulevard et les montagnes de l'Himalaya où il appose ses mains aux côtés d'un jeune boudhiste. "N'importe qui souhaitant des informations technique à propos de la voiture peut aller sur Internet ou dans une concession, explique-t-on chez Lancia, avec ce film, nous souhaitons promouvoir des valeurs humaines".
Le film se termine par le slogan : "le pouvoir d'être différent". Rappelons pour ceux qui ne le savait pas (j'en faisait parti il y a quelques heures) que Delta est le symbole mathématique de la différence. Le choix de l'acteur s'explique selon Lancia par cette différence, cette "capacité a être un grand acteur mais aussi un grand personnage par son engagement pour la paix".
Un magnifique coup de pub semble-t-il donc, avec un vrai engagement de la part de Lancia. Une pierre, deux coups, l'image idéale pour la marque.
Phase 2 :Première diffusion du spot et... tollé en Chine. Les réactions des médias contre Lancia et Richard Gere (qui se bat depuis un bon moment pour la cause du Tibet) sont très virulentes. Au point que Fiat (à qui appartient Lancia, faut-il le rappeler ?) s'est fendue d'un communiqué officiel à base de neutralité politique et de "nous ne souscrivons pas aux idées de Richard Gere", le tout se terminant par des excuses auprès du gouvernement et du peuple de la République Populaire de Chine.
Allez, hop, balayés l'engagement pour la paix et les valeurs humaines. Les valeurs boursières, elles, ne sont pas engagées politiquement...
Lorsqu'un modèle est aussi important pour une marque que la Delta l'est pour Lancia, la campagne de publicité qui l'entoure se doit d'être somptueuse. Lancia a donc sorti l'artillerie lourde. Mais certains choix doivent être regrettés amèrement aujourd'hui.