Pour moi qui suis fan de sport automobile et qui habite dans l'est Parisien, c'était quelque chose d'inespéré: pour 2 jours, la patinoire Salvadore Allende de Fontenay-sous-Bois (94) se transforme en piste de karting. Le lieu est si près de chez moi que je pourrais y aller à pied! En plus, faire du karting sur glace au printemps a quelque chose d'insolite, non?
L'évènement est organisé par Kartalacarte. Si vous êtes une collectivité, une entreprise ou un particulier et que vous disposez d'un espace libre, ils apportent l'infrastructure, les kart et vous voici avec une piste de kart éphémère.
J'avais découvert l'évènement sur un panneau municipal: "30 et 31 mai, karting sur glace à la patinoire." Les seuls affiches étaient collées sur la patinoire. Le site internet de Fontenay-sous-Bois était muet et lorsque j'ai appelé la patinoire pour obtenir des billets gratuits me renseigner, je suis tombé sur un employé pas du tout coopératif. Et une fois arrivé sur place, j'ai découvert qu'il fallait réserver une session (j'y reviendrai.)
Pour des raisons évidentes d'utilisation en intérieur et pour se donner une image "écologique", Kartalakarte utilise des Sodikart électrique. D'ordinaire, lorsqu'on débarque dans une piste indoor, on a des odeurs d'huile grillée, de gommes surchauffées et on entend les pétarades de karts. Là, on a l'impression d'entrer dans un frigo géant avec des karts qui glissent silencieusement sur la glace. La patinoire Salvadore Allende (allez chercher le lien entre une patinoire et un président Chilien déchu) aurait besoin d'un sérieux ravalement et elle est si petite que la piste de karting sera en ovale.
Je suis arrivé avec des amis à 19h30. C'est la caissière de la patinoire qui nous a dit qu'il fallait réserver au préalable. Mais il y avait un créneau de libre "vers 20h-20h10." Prix: 10 les 8 minutes.
A l'heure dite, on revient et on nous laisse pénétrer dans l'enceinte. J'ai travaillé plus d'un an sur une petite piste de karting, à Dreux. Donc, je peux le dire avec une certaine expertise: Kartalakarte sont des amateurs (au sens négatif du terme.) Tout d'abord, les employés n'avaient pas de talkie. Du coup, chacun travaillait dans son coin. Il n'y avait pas de liaison entre la caissière et le coordinateur sur place. Ce dernier n'était évidemment pas au courant de notre venue et il n'avait pas de "créneau vers 20h-20h10".
Les minutes s'égrènent. Normalement, les sessions durent 8 minutes, mais l'unique commissaire de piste n'a pas de chrono et le chef de piste est rarement derrière son ordinateur pour surveiller les temps. Du coup, les "8 minutes" durent en fait 10, 12 voir 15 minutes. Le coordinateur nous explique "qu'il cherche à nous caser". Les karts tournent au gré des réservations. Il y a une dizaine, mais parfois, seul deux ou trois tournent sur la piste.
A 21h, le coordinateur nous donne enfin un créneau: on sera le troisième groupe à passer. Je souffle un peu car la patinoire ferme à 23h et j'imaginais déjà le coordinateur nous faisant patienter jusqu'au bout, pour nous annoncer: "Ben, repassez demain." En plus, l'un de mes amis s'impatientait et il voulait se faire rembourser les billets et repartir.
A 21h40 (deux sessions de "8 minutes" plus tard!), enfin, on nous fait signe de nous préparer. Pas d'aide, pas de briefing, rien. Il y a un tas de surpantalons, un tas de vestes, un tas de casques et servez-vous!
A 21h47, le chef de piste appuie sur l'interrupteur de mon kart et je démarre. Loi de Murphy oblige, la plupart des kart ont des pneus cloutés et sur le mien, seuls les pneus arrière étaient cloutés. Du coup, l'entrée en virage était difficile et mes amis m'ont mis un tour. Le tracé n'était pas difficile à mémoriser. Petite fierté: je suis le seul qui n'a pas fait de tête-à-queue. Lors du dernier tour, pour le fun, j'ai quand même fait volontairement un donut.
A 21h58, on nous a fait rentrer aux stands. Le plus incroyable, c'est le froid: d'ordinaire, sur un kart, on est si stressé qu'on agrippe le volant, ce qui réchauffe les mains. Là, je portais des gants et pourtant, j'avais des engelures! J'ai passé 11 minutes géniales, mais l'attente et l'amateurisme des organisateurs a gâché le plaisir. Dommage.
En tout cas, maintenant, Yvan Muller, je te prends quand tu veux sur la glace!
Merci à Loïc et Sébastien pour leur patience.
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