Cela fait bien longtemps que l'on avait plus vu le nom de Touring orner une auto, même si la mémoire du carrossier disparu a refait surface par la bande via l'épithète Superleggera accolé à une Lamborghini Gallardo l'année dernière. C'est que l'appellation a été rendue célèbre par Touring, une carrozzeria milanaise fondée en 1926 qui a mis au point et breveté en 1937 une technique de fabrication utilisant une structure tubulaire non porteuse recouverte de panneaux d'aluminium ou autres métaux légers, dérivée du savoir-faire de l'entreprise dans l'aéronautique et dénommée Superleggera pour ses propriétés de légèreté, comme son nom l'indique.

La technique Superleggera, qui permettait en outre de prendre des libertés nouvelles en matière de formes, fut utilisée pour des autos aussi célèbres que l'Alfa 8C 2900 Mille Miglia ou la BMW 328 avant la seconde guerre mondiale et connut son âge d'or dans les années 50 et 60 avec nombre de voitures italiennes sublimes, dont celle qui hante mes nuits l'Alfa Romeo 1900 Super Sprint, la Lamborghini 350GT, la Maserati 3500 GT, mais aussi les Aston Martin DB4 et DB5 qui bénéficièrent de cette touche italienne comme un costume coupé à Savile Row dans un tissu de provenance transalpine : le meilleur de deux mondes. Après cette époque légendaire Touring ne sut pas moderniser ses méthodes et succomba, jusqu'a ce que le groupe Zeta Europe BV, qui possède également dans son très chic portefeuille Borrani et Carrozzeria Granturismo, ne rachète il y a deux ans les droits de la marque à la Carrozzeria Marazzi, née sur les cendres de Touring.

Sous ces nouveaux auspices, la Carrozzeria Touring Superleggera va faire son retour à l'occasion du Concorso dEleganza Villa dEste avec une nouvelle voiture dont le profil vient d'être rendu public. Alors que Bertone plonge et que Pininfarina pourrait aller mieux, on ne peut que se réjouir de voir Touring revenir aux affaires. Les carrossiers italiens on n'en a jamais trop.

Source: autoweek.nl