par Elisabeth Studer

L'épidémie de suicides chez Renault s'étend aux sous-traitants

Certes, en toute impartialité, on ne devrait pas lier tête baissée le nouvel acte désespéré que vient de commettre une personne travaillant sur le site Renault Guyancourt à la vague de suicides à laquelle le Technocentre est confronté depuis quelques mois, mais tout de même ...

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Certes, en toute impartialité, on ne devrait pas lier tête baissée le nouvel acte désespéré que vient de commettre une personne travaillant sur le site Renault Guyancourt à la vague de suicides à laquelle le Technocentre est confronté depuis quelques mois, mais tout de même ...

Un salarié employé par un prestataire de services, travaillant au Centre dédié à la conception des véhicules, s'est suicidé le mois dernier à son domicile. Entre fin 2006 et début 2007, trois suicides avaient d'ores et déjà endeuillés le Technocentre.

Un salarié, âgé de 46 ans, s'est donné la mort le 24 février à son domicile, la veille de son retour au travail après un arrêt maladie d'un mois. Employé depuis juillet à la conception de systèmes informatiques pour la société de prestations techniques Assystem, l'homme, que ses collègues disaient "surmené", "en perte d'estime de lui-même et très amaigri", avait effectué plusieurs missions au Technocentre.

Un CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) extraordinaire s'est tenu mardi au sein du prestataire. Et les syndicats pourraient à leur tour réclamer la convocation d'un CHSCT chez Renault.

L'humanité étant complexe, il est impossible à ce stade d'établir un lien entre ce suicide et les conditions de travail au Technocentre.

L'annonce de ce suicide intervient le jour où le directeur des ressources humaines (DRH) du groupe Renault, Gérard Leclercq, a estimé, lors d'une conférence de presse, que l'entreprise était sur "la bonne voie" concernant les conditions de travail à Guyancourt.

Les syndicats CGT et FO ont déclaré mercredi en avoir "marre de compter les copains qui partent", après ce nouveau suicide qu'ils imputent à "l'organisation générale du travail chez Renault". Les deux syndicats exigent la convocation d'un CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) extraordinaire.

"Les salariés sous-traitants subissent une double pression : celle imposée par l'organisation générale du travail de Renault et celle de leur employeur qui ne veut pas perdre le marché", a expliqué Vincent Neuveu (CGT). Sur les 12.500 salariés du Technocentre, un quart sont des prestataires extérieurs, selon le syndicat. "Renault tire les prix, les prestataires acceptent pour conserver le marché et une fois encore ce sont les salariés qui trinquent", a déclaré Michel Fontaine (CGT), accusant Renault d'être "le véritable coupable de ce suicide".

Si Assystem n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet à l'heure actuelle, la direction de Renault a, de son côté, refusé de commenter "le décès d'une personne qui n'était pas salariée de l'entreprise".

Pour Michel Fontaine (CGT), "malgré tous les plans de soutien déployés par la direction, il reste un déficit de 548 postes de travail, cause fondamentale du malaise chez les travailleurs de Renault".

En plus des trois suicides survenus au Technocentre, les syndicats ont rappelé qu'un employé de Renault s'était donné la mort en septembre sur le site d'Aubevoye (Finistère), avant qu'un autre ait tenté de mettre fin à ses jours peu après. Un autre salarié du Technocentre avait fait il y a deux mois une tentative de suicide.

Les pouvoirs publics vont-ils enfin réagir ? Le ministre du Travail Xavier Bertrand a annoncé mercredi qu'une grande enquête nationale portant sur le stress au travail allait être lancée, pour identifier les secteurs d'activité concernés.

"Nous allons lancer une grande enquête nationale" sur le stress au travail, dont les résultats, "si on veut faire les choses sérieusement, ne seront connus qu'en début d'année 2009", a expliqué le ministre lors d'une conférence de presse, en présence de Philippe Nasse et Patrick Légeron, deux experts qui lui ont remis un rapport sur le stress au travail.

Cette enquête devra "identifier les secteurs et les branches où le stress est supérieur à la moyenne", a expliqué le ministre, qui a repris la proposition principale du rapport des experts.
Il a annoncé qu'il proposerait, lors de la prochaine conférence entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur les conditions de travail, prévue au printemps, l'idée de "négociations obligatoires pour la détection et la prévention du stress" dans les secteurs les plus touchés.
M. Bertrand souhaite, comme le recommande le rapport, que cette enquête, dont l'Insee serait chargée de la conception, soit réalisée annuellement.

Sources : AFP

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Certes, en toute impartialité, on ne devrait pas lier tête baissée le nouvel acte désespéré que vient de commettre une personne travaillant sur le site Renault Guyancourt à la vague de suicides à laquelle le Technocentre est confronté depuis quelques mois, mais tout de même ...

Elisabeth Studer
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