Avec 36°C dans l'air, la température est caniculaire sur la ville de Melbourne pour le premier départ de la saison 2008. Et au feu vert c'est également très chaud dans le peloton des 22 pilotes affamés après cinq mois de disette. Le départ de Lewis Hamilton en pole position est impeccable tout comme celui de Kubica à ses côtés. Les deux hommes conservent du coup leurs positions. Sur la seconde ligne en revanche, Felipe Massa s'élance nettement mieux que Kovalainen et se retrouve immédiatement à la hauteur de la McLaren. Malheureusement pour lui il ne pourra profiter de cet avantage pour attaquer le Finlandais dans le premier virage puisque, un peu optimiste, il part dans un demi tête à queue qui se termine dans le mur. La Ferrari est blessée (moustache avant cassée) mais peut repartir en fin de peloton.

Plus loin derrière, un carambolage implique plusieurs voitures dont Vettel, Fisichella et Webber qui doivent tous trois renoncer. Après deux tours sous safety car, la course reprend ses droits avec Hamilton en tête devant Kubica, Kovalainen, Rosberg, Heidfeld et Trulli. Kimi Raïkkonen, auteur d'un premier tour d'anthologie a déjà gagné huit places et se retrouve en position de marquer des points. 

Durant les quinze premiers tours, Lewis Hamilton s'échappe en tête au rythme d'une seconde au tour et seul Kubica parvient à limiter les dégats en seconde position. Les positions établies après le départ ne changent pas et même Raïkkonen, pourtant mieux armé sur le papier que Barrichello qui le précède, a toutes les peines du monde à poursuivre sa remontée.

Au seizième tour, Robert Kubica ouvre le bal des ravitaillements, imité deux tours plus tard par la McLaren du leader tandis que Raïkkonen parvient enfin à trouver l'ouverture pour passer le vétéran Barrichello. Le voilà sixième et même très vite cinquième après l'abandon de Trulli dans les stands.

Heikki Kovalainen qui est parti plus chargé en carburant que son co-équipier mène le bal durant trois tours avant de devoir ravitailler à son tour. A sa sortie des stands, l'ex-pilote Renault, se retrouve deuxième à une dizaine de seconde d'Hamilton et sous la menace immédiate de la Ferrari de Raïkkonen partie dans une stratégie à arrêt unique.

D'ailleurs, les pilotes ayant choisi de ne s'arrêter qu'une seule fois voient leurs efforts récompensés au vingt-cinquième tour avec la seconde neutralisation de l'épreuve pour dégager l'épave de la Red Bull de Coulthard harponné par Massa.

Le temps pour Bourdais, Kubica, Alonso, Glock et Nakajima de remplir leurs réservoirs et voici que la voiture de sécurité s'efface pour laisser la course reprendre ses droits.

Et pour ce troisième round, c'est Raïkkonen qui se charge du spectacle en tentant de dépasser son compatriote de chez McLaren. Mais beaucoup trop optimiste, le champion du monde freine 10 mètres trop tard et termine sa tentative dans les graviers. Fort heureusement il peut repartir et opérer enfin son seul et unique arrêt aux stands.

Au trente-cinquième tour, Hamilton est toujours en tête avec Kovalainen derrière lui suivi de Heidfeld, Rosberg, Barrichello et Bourdais. La lutte qui fait rage pour le gain de la septième place entre Alonso et Kubica fait d'ailleurs les affaires du Français qui en profite pour conserver cette inattendue et formidable sixième position.

Seize tours restent à couvrir lorsque Hamilton s'arrête pour son dernier arrêt-ravitaillement. Au même instant Kimi Raïkkonen dessine encore des donuts sur la piste après une tentative ratée de dépassement sur Timo Glock. Une roue dans l'herbe envoie sa Ferrari en tête-à-queue mais il peut à nouveau poursuivre sa course en onzième et dernière position.

Le champion GP2 en titre n'aura malheureusement pas le temps de profiter de cet instant de répis puisqu'il abandonnera le tour suivant après une très violente sortie de piste. La piste jonchée des débris de la Toyota nécessite une troisième intervention de la voiture de sécurité. Dans le stand Honda, Barrichello percute le mécanicien chargé du ravitaillement en démarrant un peu trop tôt suite à une erreur de l'homme à la sucette. Fort heureusement personne ne semble gravement touché

Cette neutralisation ne fait pas les affaires de Kovalainen qui, bien qu'en tête, doit encore s'arrêter une seconde fois.

Au quarante-huitième tour la safety car s'efface pour permettre aux dix pilotes rescapés de terminer leur course et cette fois c'est au tour de Kubica et Nakajima de s'accrocher laissant le Polonais sur le carreau. Barrichello pénalisé de dix secondes à la suite de sa mésaventure dans les stands et qui retrouve-t-on à la quatrième place ? Et oui! C'est Sébastien Bourdais avec, excusez du peu, Raïkkonen, Kovalainen et Alonso à ses basques puis Alonso, Kovalainen et Raïkkonen dans cet ordre après une petite friction entre les deux Finlandais.

A cinq tours du drapeau à damiers l'hécatombe se poursuit avec l'abandon de Raïkkonen puis deux tours plus tard celui de Sébastien Bourdais sur problème moteur. La déception est immense dans le clan Toro Rosso puisque la quatrième place lui était promise pour son baptème en F1. Le Français pourra malgré tout se consoler avec le point de la huitième place et par la qualité de sa prestation.

A peine le temps de nous remettre de nos émotions etvoici que Kovalainen passe Alonso d'autorité avant de mystérieusement perdre son bien à un tour de la fin dans la ligne droite des stands. Cette fois c'est vraiment terminé et Hamilton passe en vainqueur la ligne d'arrivée devant Heidfeld et Rosberg auteur de son premier podium en Formule 1.

Classement:

1. Hamilton

2. Heidfeld

3. Rosberg

4. Alonso

5. Kovalainen

6. Barrichello

7. Nakajima

8. Bourdais