Toujours sous le beau soleil de Provence, Le Blog Auto a troqué la Corvette C6 millésime 2008 contre une autre nouveauté ô combien importante pour les décideurs de la General Motors qui fondent de gros espoirs sur ce nouveau petit monospace dont la mission est de venir renforcer une gamme Opel déjà bien garnie en petites autos monocorps avec le Meriva et le Zafira. LAgila premier du nom était un Suzuki rebadgé et Opel sest une nouvelle fois tourné vers son partenaire japonais pour sa deuxième mouture qui reprend presque tout du Suzuki Splash. Alors, que vaut cette nouvelle petite Opel? Pour le savoir, rien de tel quune petite mise à lépreuve dans les environs de Marseille sur son terrain de prédilection : La ville.
Bon cest un peu dommage puisque je commençais vraiment à mhabituer à la Corvette, mais il faut parfois redevenir réaliste : Ça restera une belle voiture malheureusement inabordable pour la majorité dentre nous. Alors un peu à la manière du Renard qui sefforce de se détourner des inaccessibles Raisins dans la célèbre fable de La Fontaine, on se consolera en se disant que de toute manière il aurait été difficile de vivre tous les jours dans une telle voiture de sport. Et oui une voiture de sport cest bien joli, mais où met-on les courses pour toute la famille? Dans le coffre? Ah mince, cest vrai que celui de la Corvette fait 600 litres Bon il va bien falloir trouver de quoi oublier cette Corvette qui laisse un souvenir indélébile pour quiconque a eu la possibilité de sinstaller à son volant. Après tout, la vie continue. Et puis elle a aussi une bonne bouille cette petite Opel Agila!
Avec un petit trois mètres 70 de long, lAgila peut être qualifié de minispace, cette appellation un peu bâtarde que lon colle à nimporte quelle voiture pour peu quelle soit suffisamment petite et haute. Ses dimensions la place entre une Fiat Panda et une Renault Modus et son style tranche radicalement avec le cubisme de son prédécesseur, qui ne faisait quapposer le Blitz cher à la marque allemande sur une carrosserie de Suzuki WagonR. Maintenant, lAgila possède des lignes dynamiques, des courbes marquées et une identité assez forte se dégageant de cette jolie citadine surélevée qui réussit daprès moi à reprendre les codes stylistiques de la firme à léclair et se démarquer de sa cousine Suzuki Splash grâce au traitement de la calandre et la bonne intégration du Logo Opel.
Bien sûr, comme dhabitude cest une question de goûts, mais pour ma part jai adoré la gueule de cet Agila, particulièrement dans sa robe bleue clair métallisée. A propos de robe, un petit truc pour les nombreux passants qui ont pu apercevoir des colonnes entières dAgila dans les Bouches du Rhône pendant les trois dernières semaines où GM a fait essayé ses nouveaux produis aux journalistes du monde entier : Les Agila bleus étaient dotés du plus gros moteur essence disponible de la gamme, le 4 cylindre 1.2 L développant la puissance respectable de 86 chevaux, alors que les blancs étaient équipés du petit 1.0 L de 65 chevaux, et les verts du 1.3 L diesel de 75 chevaux. Pour ma part, jai effectué la quasi-totalité de lessai avec la version 1.2 L essence, jéviterai donc de rentrer trop en détail sur les autres motorisations.
Ainsi, nous avons baladé notre petit minispace bleu aux quatre coins de Marseille, en empruntant parfois certains passages un peu délicats pour vérifier si cet Agila estAgile. Pardon, cétait nul, au contraire de la voiture qui se joue des virages serrés de la petite route montant vers Notre Dame de La Garde avec une facilité déconcertante. Pour peu quelle ait été dotée de quelques chevaux en plus, on se serait presque pris pour de vrais Sebastien Loeb locaux tant son comportement est joueur et agréable.
Arrivés tout en haut de la Bonne Mère, un petit arrêt simpose pour quelques séances photos devant la vue splendide quoffre la cité phocéenne. Et loccasion pour les nombreux badauds intriguées par ces curieuses petites voitures bleues venues en pèlerinage près de léglise de satisfaire leur curiosité : « Quest-ce que cest? » ; « Tiens elle est sympa cette auto! », dans lensemble lavis du public semble plutôt favorable mis à part un « Cest une voiture sans permis? » lancé par une passante avant de se faire moquer par son compagnon.
Et lintérieur dans tout ça? Encore une fois, les goûts et les couleurs Mais la qualité dassemblage est bonne, la finition est correcte et lespace aux places avant est très suffisant. Cest un peu plus serré aux places arrières - on ne pouvait pas espérer mieux compte tenu de la faible longueur de la voiture - et le coffre réduit nous ferait presque regretter la Corvette, mais ce minispace sen sort bien et peut se targuer dune bonne habitabilité. En revanche, jai moins apprécie laspect et surtout la couleur du revêtement autour de la console centrale. Mais de toute façon plusieurs teintes sont disponibles, du gris/noir au bleu en passant par quelques combinaisons plus excentriques comme le orange/noir, en ayant personnellement une petite préférence pour ce dernier choix.
Le tableau de bord est relativement simple, sans ordinateur de bord mais avec un surprenant ( et sympathique ) petit compte tour qui vient surplomber le volant, lui -même devant un gros compteur de vitesse.
Le maniement de la boite est précis et la consommation reste raisonnable, même avec le « gros » 1.2 L essence qui peut rester en dessous des 6 litres aux 100 à condition déviter les envolées vers le rupteur.
En ville, la maniabilité de cet Agila est un plaisir et le 1.2 L lui donne une vivacité suffisante. Sur les petites départementales le châssis reste agréable et la prise de roulis est très contenue. Sur autoroute, pas grand-chose à signaler pour ce minispace qui avale sans soucis les portions de voie rapide tant quon reste à des vitesses légales.
Ah si, un petit détail qui ma perturbé : Le traditionnel tic-tac des clignotants laisse place à une espèce de petite sonnerie qui a le don de me rendre fou. Pourtant elle semble bien accueillie par mes confrères dans lensemble, mais je narrive pas à my faire. Peut-être un essai un peu plus long maurait-il permis de mhabituer à cet original signal sonore, mais cest étonnant comme de tous petits détails peuvent parfois vous perturber à ce point.
Au final, ce nouvel Opel Agila me laisse vraiment un bon souvenir : Confortable, bien amorti, vif et suffisamment spacieux, cest dabord sa ligne de petit monospace des villes arrondi et agressif qui ma séduit.
Une ligne qui devrait plaire particulièrement à un public jeune qui voudrait une auto urbaine au caractère bien trempé et à laise partout, mais aussi à une clientèle féminine peut être rebutée par le prix dune Mini.
Le prix justement : A partir de 10 400 euros sur la version dentrée de gamme avec le 1.0 L à 14 100 euros pour la version diesel 1.3 L CDTI, en passant par les 13 400 euros réclamés pour le moteur essence 1.2L avec une boite automatique.
Alors, conquis par cet Agila vous aussi?
Merci à Stephane Schlesinger, Patrick Garcia et Simon Rochefort
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