par Elisabeth Studer

PSA : enquête sur le stress auprès de 3.000 salariés

Alors que le site internet de l'observatoire du stress de France Télécom, avait été – selon les syndicats - "censuré" par la direction, ironie du sort, la communication semble mieux passer côté PSA.

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Alors que le site internet de l'observatoire du stress de France Télécom, avait été – selon les syndicats - "censuré" par la direction, ironie du sort, la communication semble mieux passer côté PSA.

Le groupe automobile a démarré lundi son enquête sur le stress au travail auprès de 3.000 salariés sur ses sites de Sochaux (Doubs), Mulhouse (Haut-Rhin) et Vélizy (Yvelines), après le suicide de six d'entre eux. Six, tout de même : derrière la froideur d'un chiffre purement mathématique, se cache très certainement un terrible mal-être.

L'enquête, qui touchera un employé sur dix dans le groupe, s'achèvera le 20 décembre et ses conclusions seront rendues à la fin du premier trimestre 2008 en vue de déterminer un "plan d'actions",a indiqué la direction du constructeur automobile vendredi dernier à Paris.

L'usine de Mulhouse a été retenue car cinq des six suicides de salariés du groupe s'y sont produits depuis le début de l'année, "tous sans lien établi avec le travail", selon le porte-parole du groupe à Paris. Sochaux et Vélizy ont été choisis en leurs qualités respectives de plus important centre de production et d'études-conception de PSA.

L'enquête, confiée au cabinet Stimulus, comportera d'une part une centaine de questions, d'autre part des entretiens individuels approfondis avec des consultants du prestataire. Ses modalités seront communes aux trois sites et les réponses resteront anonymes, a ajouté ce porte-parole.

A Mulhouse, 1.125 salariés tirés au sort et constituant un panel représentatif des tranches d'âge, catégories professionnelles et ateliers de l'usine, se succéderont durant leurs heures de travail pour répondre par ordinateur aux questions sur leur niveau de stress, les éléments qui peuvent le provoquer et ses conséquences, a précisé le porte-parole du site alsacien. Vingt autres salariés également tirés au sort suivront l'entretien d'environ une heure en face-à-face avec le consultant, a-t-il ajouté.

Espèrons que contrairement à ce qui se passe dans d'autres entreprises, les consultants s'avèrent totalement indépendants. Cela semble être le cas, puisque les organisations syndicales ont toutes invité les salariés à répondre à l'enquête. Elles estiment que les garanties de confidentialité sont réunies mais veilleront à ce que les supérieurs hiérarchiques n'exercent pas de pression pour infléchir le sens des réponses. "Nous encourageons à dire clairement ce qui va et ce qui ne va pas", a déclaré Patrick Schorr, responsable FO à l'usine de Mulhouse.

Considérés comme particulièrement exposés au risque de stress, les cadres "attendent beaucoup" de l'enquête, selon Martial Petitjean, responsable CFE-CGC à Mulhouse. "Des actions concrètes, par exemple sur la gestion du surplus de tâches, auraient déjà pu démarrer et nous regrettons que l'on ait attendu des événements graves --tels que des suicides-- pour déclencher l'enquête", a toutefois relevé M. Petitjean.

Le stress au travail touche plus de 60% des actifs en France. Avec, pour 18% d’entre eux, des répercussions graves sur leur santé physiologique ou mentale. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la France est le troisième pays, derrière l'Ukraine et les Etats-Unis, où l’on dénombre le plus de dépressions liées au travail. Or, depuis plusieurs décennies, les pays anglo-saxons et de l'Europe du Nord se sont préoccupés du stress au travail, la France est, par contre, restée longtemps silencieuse sur cette question.

S’il n'existe pas de statistiques sur les suicides liés au travail, ce phénomène “ s’est accentué ces dernières années", selon Christian Larose, président de la section du travail du Conseil économique et social. Humiliations + Impuissance + Manque de perspective + Absence de dialogue et d'interlocuteur sur fond de manque de qualification : le cocktail s'avère parfois impossible à avaler.

Sources : AFP, Reuters

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Alors que le site internet de l'observatoire du stress de France Télécom, avait été – selon les syndicats - "censuré" par la direction, ironie du sort, la communication semble mieux passer côté PSA.

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