Le patron du groupe Michelin, Michel Rollier a déclaré mardi qu'il souhaitait promouvoir l'usage de ses pneus à basse résistance au roulement. Avantage pour le client : ils permettent de diminuer la consommation des véhicules et limiter les émissions de C02.
Avantage pour le groupe français de pneumatiques : il permet d'afficher une image écologique tout en relançant le marché avec une offre de « remplacement ». Une affaire qui devrait rouler ?
La "préservation de l'énergie" et le "respect de l'environnement" sont désormais au coeur des problèmes de la mobilité, a ainsi déclaré M. Rollier devant la presse.
Il a rappelé que le nombre de véhicules en circulation dans le monde est passé de 50 millions en 1950 à 800 millions en 2000 et que les prévisions font état d'un doublement à 1,6 milliard pour 2030.Le patron de Michelin a présenté les pneus "verts" comme un moyen de "concilier cette croissance légitime, mais énorme, avec la raréfaction des ressources énergétiques et l'impact environnemental".
Les pneus à basse résistance au roulement permettent de réduire la consommation de carburant des véhicules et les émissions de CO2, a souligné le patron de Michelin. Pour les voitures, "les pneus consomment 20% du réservoir" soit "un plein de carburant sur cinq", a-t-il résumé. Et pour les poids lourds, les pneus représentent un tiers du carburant utilisé.
Le premiers pneus "verts" à résistance réduite au roulement ont été lancés en 1992 avec l'introduction de silice dans les pneumatiques. Près de 600 millions de ces pneus ont été produits depuis cette date. Les économies réalisées représentent 9 milliards de litres de carburant et plus de 22 millions de tonnes de CO2, a assuré Michel Rollier.... auquel il faut néanmoins soustraire le prix d'achat des dits pneumatiques, ne l'oublions pas ... Et puis, n'y aurait-il quelques hydrocarbures par ci là par là rentrant dans le processus de fabrication de ces pneus, si - en étant puriste - l'on souhaite établir un bilan énergétique global ?
En septembre, Michelin a présenté un nouveau pneu "energy saver", qui économise 0,2 litre de carburant aux 100 km et réduit les émissions de CO2 de 4 g/km, selon les chiffres du fabricant.
Michel Rollier a annoncé que pour l'avenir, "l'objectif de Michelin était de diviser par deux la résistance au roulement et l'usure des pneus d'ici 2030". Le fabricant de pneumatiques vise ce résultat "sans compromis sur les autres performances" comme la durée de vie du pneu ou les qualités d'adhérence. Mais néanmoins, cette"nouveauté" devrait lui permettre, en innovant, de grignoter des parts de marché et de lui assurer un marché de renouvellement, ce qui pourrait bien être l'objectif majeur de l'opération.
Le patron de Michelin a enfin annoncé que les manufacturiers de pneumatiques européens s'étaient mis d'accord pour proposer la mise en place d'un "index d'efficacité énergétique" des pneus pour renseigner le consommateur. Chez Michelin, les pneus "verts" représentent actuellement en Europe trois pneus vendus sur quatre.
Source : AFP