Dès le départ et en imposant un rythme très rapide, les deux sochaliennes prenaient le large et la seule montée d'adrénaline eut lieu quand la 8 prenait la tête et inversait ainsi le classement des essais. Avec près de 40 secondes d'avance après une grosse dizaine de tours, la machine était en route et l'on ne pouvait douter de la victoire de la lionne.
Mais le sport automobile est ce qu'il est et l'incertitude de la fiabilité mécanique est venu rappeler à Peugeot qu'il reste encore du travail à faire. Le coup de semonce est arrivé après 58 minutes de course, moment où Minassian rentre au stand. Un check et une petite réparation et voilà la 7 à nouveau en course pour deux tours car comme au Mans, le roulement venait de lâcher et la 7, après avoir été poussée dans le garage, y restera définitivement. Il n'en reste qu'une et elle tiendra aisément son rang. Toutefois, le rythme, même si il est resté rapide, n'a plus été ce qu'il était au début. La méfiance ou la crainte s'étant installée, c'est à force de raison que Sarrazin et Lamy finirent leur course.
La victoire en poche pour le bolide mazouté, le podium devait se compléter des rivaux essence. Plus que de technologie, la différence entre les deux types de combustible est surtout conséquente de la réglementation. Dès lors, les Courage, "Pesca", Lola et autre Zytek se sont tirés la bourre en intimité.
Oui, mais quelle bourre ! Dès le départ, on pouvait craindre le pire puisque l'accrochage entre Charouz et Cochet éliminait d'emblée la Courage et handicapait et surtout retardait sérieusement la Lola B07. En fait, Charouz se la jouant prudente au virage de la Source freinait un peu plus tôt que prévu ce qui surprenait Jonhatan Cochet. Ce dernier vraiment proche ne pouvait éviter la Lola et la percutait. Les deux hommes s'en sont expliqué sereinement. Chapeau Messieurs ! Un choc qui semblait presque anodin, hormis les morceaux de carrosserie sauf que des organes vitaux pour l'un et pour l'autre ont été touchés.
Voilà déjà deux prétendants "out" et la bagarre concernait la Creation et les Pescarolo car chez Courage, on n'est pas en veine ! Outre Cochet, l'hécatombe touche aussi la voiture de Gounon/Moreau/Petrov (mécanique). Comme quoi le 13 ne porte pas forcément bonheur. Zytek aussi sera frappé par le sort. Je vous avais fait part de la différence de vitesse entre les protos et les GT, Shimoda en fera les frais et abandonnera alors qu'il s'était hissé à la 3e place du général. Dommage car celle-ci était quand même l'une des plus rapides en LMP1 essence. Et parmi les plus rapides, c'est Stuart Hall qui étonnait son monde en se montrant plus véloce que Emmanuel Collard, la référence, sur une Pescarolo identique au Français. Un démarreur récalcitrant viendra ruiner tout espoir de 2e place et la #18 terminera à une anodine 12e place à 10 tours des vainqueurs.
Que la course fut difficile pour les LMP1 car sur les 11 voitures au départ, 3 seulement sont dans le top 10 ! Le classement montre à l'évidence aussi la bonne opération qu'effectue le team Pescarolo en plaçant ses 3 voitures à l'arrivée et dans l'ordre !
Classement LMP1
1 (1e) 8 Lamy/Sarrazin Peugeot 908 HDI FAP 143 tours
2 (2e) 16 Collard/Bouillon Pescarolo Judd + 2 tours
3 (4e) 17 Primat/Tinseau Pescarolo Judd + 5 tours
4 (12e) 18 Barbosa/Hall/Short Pescarolo Judd + 10 tours
5 (15e) 19 Evans/Berridge/Owen + 11 tours
6 (16e) 9 Campbell Walter/Ortiz + 113 tours
7 (25e) 15 Mucke/Charouz Lola B07/17 Judd + 18 tours
Classement général
1 8 Lamy/Sarrazin Peugeot 908 HDI FAP (1e LMP1) 143 tours
2 16 Collard/Bouillon Pescarolo Judd + 2 tours
3 25 Erdos/Newton MG Lola EX264 AER + 3 tours (1e LMP2)
4 17 Primat/Tinseau Pescarolo Judd + 5 tours
5 40 Amaral/De Castro/Burggeno + 6 tours
6 55 Ortelli/Ayari Saleen S7-R + 6 tours (1e LMGT1)
7 27 Lienhard/Theys/van de Poele Lola B05/40 Judd + 7 tours
8 50 Bouchut/Gardel/Gollin Aston Martin DBR9 + 7 tours
9 72 Policand/Goueslard/Alphand Corvette C6.R + 9 tours
10 59 Garcia/Fittipaldi Aston Martin DBR9 + 9 tours
17 77 Lieb/Pompidou Porsche 997 GT3 RSR + 13 tours (1e LMGT2)
31 équipages classés