La première course ALMS sur le circuit en ville de St Petersburg s'est achevée sur un doublé Audi R10, Capello contenant les ambitions de Pirro sur la ligne d'arrivée. Mi-aéroport, mi-urbaine, la piste aura été témoin de bien des rebondissements (dont l'absence discrète du drapeau blanc) et grincements de dents pour son baptème de l'endurance. Mais comme s'en vantait l'ALMS dans le temps: "European style, American attitude"!
Chez les LMP1, les Audi R10 confirment leur élan de Sebring. Malgré un stop-and-go pour départ irrégulier (dépassement et accrochage avec la Porsche RS Spyder de Dumas avant la ligne de départ), McNish reprend la tête en près de un quart d'heure et prouve que le coup d'éclat des LMP2 en qualifications ne restera qu'un mauvais souvenir. Dix pauvres minutes lui suffisent à creuser un écart de 30 secondes... Après une heure de course, il est bon de noter que la voiture des Field (Intersport) et d'Autocon ont signé des meilleurs tours en course plus lents que ceux de n'importe quel LMP2. Bien sûr, la pauvreté du plateau P1 et le fait que les équipes d'usine comme Audi ne touchent pas les primes à l'arrivée n'ont rien à voir avec ce qui a motivé Field père et fils à sauter de P2 à P1 à quelques semaines du début de la saison! Intersport complètera finalement le podium P1 avec une médiocre septième place au classement général.
En LMP2, le bénéfice des positions de départ est sabordé dès le premier virage. Dumas est éperonné par McNish, ce qui se soldera par une crevaison et 2 tours de retard. Franchitti se sent pousser des ailes et prend l'intérieur des Penske au premier virage, entraînant le contact entre les trois voitures. Suite à la pénalité de McNish, sa Courage-Acura sera en tête de l'épreuve. Une sortie de virage un peu large endommage le support d'aileron de la voiture de l'écossais dont les performances se dégraderont progressivement. Une mésentente radio empêchera Franchitti de rejoindre la pit lane lors de la première neutralisation. Briscoe, au volant de la RS Spyder #6, touche l'arrière de la Courage qui s'écrase mollement dans le mur de pneus. Une neutralisation est nécessaire pour relancer celle-ci et la réparation de l'aileron privera l'équipe de plus d'une demi-heure de course. Briscoe écopera d'une pénalité pour un accrochage qui aurait pu être évité.
La catégorie est source d'une autre neutralisation lorsque Chris Dyson (Porsche #20)percute Stefan Johansson (Highcroft Acura) au même virage, et qu'il part en tête-à-queue tout seul un peu plus loin. Dyson souffrira d'une crevaison vingt minutes plus tard et d'un autre contact avec le mur 40 minutes plus tard. Il y a des jours où l'on devrait rester couché! La Lowe's Fernandez pilotée par Diaz percute une Porsche de Dyson Racing et est logiquement pénalisée. Malgré ses cris à l'injustice devant les caméras de Speed, sa manoeuvre laisse la tête de la catégorie à la Porsche #16. Des ravitaillements après l'accident de Enge en GT2 placent les voitures de Penske en tête.
Maassen et Bernhard signent ainsi un doublé pour effacer la déconfiture de Sebring, devant l'Acura de Highcroft.
En GT1, aucune surprise n'est au rendez-vous puisque seules les Corvette officielles de Pratt & Miller sont inscrites et prennent le départ. Beretta l'emporte tandis que la voiture de O'Connell rencontre un rare problème de fiabilité mécanique. Son moteur a purement et simplement coupé lors de la deuxième neutralisation et la C6R a dû être remorquée jusqu'à son garage. Certes, Corvette Racing prépare intensivement Le Mans via l'ALMS, mais que pourra-t-on dire de la motivation de ses pilotes lorsque l'épreuve-reine mancelle sera lancée. Sans point de comparaison, seront-ils vraiment prêts?
En GT2, la Porsche #71 de Tafel Racing mène le début de course devant la F430 #62 de Risi (Melo) et la Porsche #45 de Flying Lizard (van Overbeek). Melo prend la tête lorsque le ravitaillement en essence de la #71 s'éternise, et Enge (F430 #31 de Petersen Motorsports) est deuxième. Il prend la tête après la troisième neutralisation mais heurte violemment le mur après deux heures de course. Sonné, le tchèque est sorti de sa voiture en flammes et est envoyé au centre médical. Il est sain et sauf mais gardera probablement un souvenir mitigé de la Floride. Salo prend donc la tête, suivi de la Porsche de Rahal-Letterman (Milner au volant) qui cassera sa suspension à quelques tours de la fin de course.
Salo l'emporte sur van Overbeek et Auberlen termine troisième sur sa Panoz (PTG Multimatic).
Prochain rendez-vous à Long Beach, en Californie, dans deux semaines. La course sera couplée avec une manche du championnat Champ Car (du moins ce qu'il en reste).
Source: Speed (malgré une retransmission en différé, grrrrrrrr!)