Renault : une nouvelle vie en Roumanie ?
Après avoir annoncé vouloir créer un Centre Technique en Roumanie, Carlos Goshn met désormais les bouchées doubles pour développer les activités dans le pays.
Après avoir annoncé vouloir créer un Centre Technique en Roumanie, Carlos Goshn met désormais les bouchées doubles pour développer les activités dans le pays.
Après avoir annoncé vouloir créer un Centre Technique en Roumanie, Carlos Goshn met désormais les bouchées doubles pour développer les activités dans le pays.
Ainsi, s'il fallait autant lire entre les lignes .. que consulter la presse économique spécialisée sur la Roumanie pour comprendre que le Centre en question allait devenir le site spécialisé du groupe destiné à accueillir les concepteurs des 26 nouveaux modèles planifiés dans le plan de Goshn, ce dernier vient d'annoncer – certes plus fortement côte roumain que côté français – que les activités de service allaient également être transférées en Roumanie, le groupe augmentant ses investissements dans le pays.
Cerise sur le gâteau, Renault bénéficiera des aides de l'Etat.
Le groupe français Renault a décidé d'accroître ses investissements de Roumanie, relève un article paru récemment dans la presse roumaine Ziarul Financiar. Le groupe Renault “redéploiera” en Roumanie une partie de ses activités globales de marketing, finances, achats et soutien des clients, pour lesquelles des centaines de personnes devraient être embauchées.
Selon les affirmations du président du groupe, Carlos Ghosn, Renault a pour objectif d’augmenter l’activité de Roumanie, où la compagnie a eu de très bons résultats. "Nous y sommes présents avec la production, un centre technologique et nous aurons aussi un centre de services", a déclaré M. Ghosn... à la presse roumaine. Le principal argument de la décision du groupe Renault d'augmenter ses investissements en Roumanie est basé sur les faibles coûts de main-d’oeuvre.
Le président des usines Dacia de Pitesti (sud), Luc Alexandre Ménard, estime que l'avantage lié aux charges salariales plus restreintes devrait se maintenir encore longtemps. Selon lui, même s'il est évident que les salaires évolueront à la hausse, l’écart se maintiendra, ce qui continuera à rendre la Roumanie attrayante de ce point de vue.
Pour rappel, Renault a racheté les usines Dacia de Pitesti en 1999 et a annoncé en 2005 qu’un centre technologique correspondant à un investissement de 450 millions d’euros serait construit en Roumanie où seront employés environ 3 000 ingénieurs. Renault transférera à Titu le processus de fabrication des véhicules des marques Renault ou Dacia, en ce qui concerne la conception technique. Par ce projet, la Roumanie devient le septième pays européen dans lequel sont conçues des automobiles. Toutes les automobiles Renault seront créées à Titu avant d'entrer dans la production de série dans les différentes usines de la compagnie française.
Pour ce faire, les Français délocaliseront une partie des services en Roumanie. Les premières personnes ont été embauchées en 2006 (des Français qui dirigeront les opérations) et, dès 2007, fonctionnera également d'un point de vue légal, la société Renault Services Roumanie.
La compagnie Renault continuera par ailleurs à investir dans la croissance de la capacité de production, qui atteindra en 2008 environ 350 000 véhicules/an, alors que la production estimée pour 2007 est de 220 000 voitures. Environ 60 % de la production roumaine de Renault est exportée, a par ailleurs affirmé Luc Alexandre Ménard.
À la moitié de 2008 sera lancé aussi le quatrième modèle développé sur la plate-forme Logan, qui sera produit toujours en Roumanie. En 2009, six variantes seront basées sur la plate-forme Logan. Le modèle a représenté en 2006 environ 10 % des ventes de Renault au niveau mondial, la plupart des ventes étant faite sous la marque Dacia.
Le “Centre d’élaboration de projets” du groupe Renault, qui sera développé jusqu’en 2009 à Titu, bénéficiera de subventions de l’État roumain dans le cadre établi par les normes européennes en la matière, a déclaré la semaine dernière le ministre des Finances publiques, Sebastian Vladescu.
L’Agence roumaine pour des Investissements étrangers (ARIS) a été autorisée à signer avec Renault, au nom du gouvernement, un mémorandum où seront convenus les schémas d’octroi des subventions d’État, sollicitées par le groupe Renault.
Sebastian Vladescu a précisé que de telles négociations entre un gouvernement et un investisseur important étaient normales, mais a ajouté que toutes les subventions d’État respecteront strictement les limites établies par l’Union européenne. Les seuils maximaux ou minimaux de ces subventions n'ont cependant pas encore été négociés. M. Vladescu a informé avoir sollicité des mesures visant l’infrastructure locale, ainsi que de nature fiscale ou relatives aux ressources humaines, qui pourraient être encadrées dans la catégorie des subventions d’État.
Les syndicats de Dacia Renault ont quant à eux déclenché le 7 février dernier le “conflit d’intérêts” annonçant le déclenchement d'une grève générale au plus tard dans un délai de deux semaines si leurs revendications n'étaient pas satisfaites. L’assemblée générale du syndicat Automobile Dacia avait pris note le matin même de l’échec des négociations avec l’administration sur les majorations des salaires et a décidé du déclenchement du conflit d’intérêts.
La direction de Dacia avait fait le 6 février une dernière proposition visant la majoration des salaires des employés de 13,5%. Ce chiffre prend en compte les prévisions officielles du gouvernement roumain sur un taux de l’inflation de 5% cette année. Mais Mercredi, la justice roumaine a ordonné la suspension de la grève en cours, à la suite de violents incidents contre des non-grévistes. Déclenchée le vendredi précédent, à l’appui de revendications salariales, la grève avait provoqué un arrêt de production à l’usine de Pitesti.
Le constructeur précise que la décision du tribunal, qui impose le retour des grévistes au travail, a permis un retour de la production à la normale. Aucun commentaire n’est disponible auprès des syndicats, lesquels réclament une augmentation salariale de 23%, une revendication qu'ils estiment justifiée par la productivité des employés et les bénéfices qu’ils génèrent. Dacia, qui emploie 11 000 personnes, a publié un bénéfice net de 57 millions d’euros, essentiellement grâce aux exportations de la Logan. A la suite de l’intensification du rythme de fabrication, Dacia devrait par ailleurs embaucher 484 personnes avec des contrats de travail à durée indéterminée. La suspension ordonnée par le tribunal a une durée de deux semaines. La direction a déclaré qu’elle mettrait ce délai à profit pour poursuivre les négociations.
Autre ombre au tableau, il n'en demeure pas moins que même au 21ème siècle, ce sont des ressources dites humaines qui exercent actuellement en France les activités de conception et devront également être “redéployées” ... ainsi que leur famille.
Sans préjuger des conclusions de l'enquête menée par le Parquet de Versailles, suite au nouveau suicide du Technocentre Renault de Guyancourt, ce type de mesures a pu augmenter pression et stress des salariés du constructeur employés dans ce Centre dont l'activité première est justement la conception de véhicules.
Sources : Rompres, Investir en Roumanie, Xinhua
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