Les personnes croisées durant lessai semblaient apprécier la ligne de cette Eos. Ce bon feeling, elle le doit à son charme classique et à des proportions bien balancées. Et peut-être aussi à ses feux avant nettement plus mutins que ceux de la Golf. Au volant, on na parfois du mal à imaginer que lon roule dans un cabriolet en principe plus sensible aux vibrations et aux torsions.

Car, la VW Eos a su préserver une rigidité suffisante pour avaler sereinement les mauvaises routes. Elle pèse 1469 kg dans sa version de base, 1481 kg en 2.0 FSI. Sa carrosserie se distingue par des tôles à haute résistance et d'autres systèmes tels que l'intégration d'un tube sous le rebord de glace. Par exemple, les bas de caisse sont de section supérieure et constitués de tôles plus épaisses. Pour sa part, le tablier arrière profite de dimensions généreuses pour améliorer la rigidité torsionnelle. Le châssis reprend le train avant McPherson de la Golf et le train arrière à 4 bras par roue de la Passat. Au final, lEos se montre confortable et précise. La direction électromécanique voit son assistance adaptée à la motorisation. Dans notre cas, avec le 2 litres essence FSI, elle montrait suffisamment de consistance et dinformation. Preuve dun calibrage parfaitement étudié.

Le moteur est bien sûr archiconnu car déjà utilisé par VW, Audi, Seat et koda. Il sagit du 2 litres atmosphérique 4 cylindres à injection directe tirant 150 chevaux (110 kW). Ce 1984 cm³ était couplé à une boîte manuelle à six rapports. Malgré la prise de poids de 200 kg par rapport à une Golf, lEos reste affûtée.  Ainsi, le 0 à 100 km/h est réussi en 9,8 s. Un coupé cabriolet également capable de rouler à 210 km/h. Des prestations intéressantes dautant plus que lon peut vraiment rouler sur autoroute sans le toit.

Effectivement, lEos se montre sereine en mode décapotable. Un plaisir dont on profite pleinement puisque le pare-brise à montant court permet dêtre vraiment la tête à lair. Le plus fort cest que vitres fermées, et coupe-vent installé, on en oublie presque que le seul toit cest le ciel. Et la climatisation étant adaptée au cabriolet, on peut même soffrir le luxe de la décapotable lorsque le fond de lair est frais. À condition davoir coché sur le filet antiremous dans la liste des options. Car, chez VW, il faut souvent ajouter à la commande ce qui semble pourtant indispensable chez les autres. Évidemment, à 4, les remous sont plus présents pour les passagers arrière. Mais cela reste raisonnable sur les nationales.

Le temps devenant plus maussade et, surtout, pluvieux, il faut alors se résoudre à se contenter du toit ouvrant. En le faisant glisser, on est surpris du niveau sonore. Cela fait un bruit pas possible. Mais, lEos a une botte secrète : un déflecteur intégré dans la corniche du pare-brise. Efficace, puisque les sifflements disparaissent. Néanmoins, on semble plus exposé quen cabriolet. Lavantage étant quen météo capricieuse, le mode toit ouvrant peut se manipuler en conduisant.

En mode coupé, le toit en verre limite la sensation de claustrophobie. On peut même faire coulisser un ciel opaque pour mieux se sentir confiné. Toutefois, la visibilité périphérique est limitée. Si bien que laide au parking nest pas superflue. Dautant quil détecte aussi la présence dobjets lors du mouvement du toit et éviter ainsi que le couvercle de coffre ne vienne les percuter. Surtout que ce mouvement est assez ample. Hormis cela, comme on la déjà signalé, cest un vrai 4 places et un authentique coupé. Pas de claquements déléments de carrosserie et un confort réel sur les longs trajets. Il est vrai que la suspension joue la souplesse en raison du poids du coupé cabriolet.

Cette VW profite de lESP de série. Et comme tout cabriolet qui se respecte, lEos cache un système de sécurité dans les appuie-tête arrière. Ils dissimulent, en effet, un système d'arceaux de protection des occupants. Au plus tard 0,25 secondes après la détection d'une accélération transversale ou d'une inclinaison de caisse dépassant un certain seuil, les arceaux sont déployés. Pour arrêter le tout, l'Eos 2.0 FSI est équipée d'un système de freinage comportant 4 freins à disque, ventilés de 288 mm à l'avant et de 255 mm à larrière. Des freins efficaces et dociles. Enfin, niveau consommation, en cycle mixte, lEos 2.0 FSI avale 8,3 litre de Super 95 octane aux 100 km. Ce qui nest pas excessif.

Au final, lEos a su me séduire. Sans être tape-à-lil, elle inspire le respect par sa beauté discrète. Certes, cest du classique, du VW et du design calculé. Mais il faut bien admettre que Murat Günak, son designer, a su lui donner un style sympathique. Au volant, lAllemande a également montré de réels talents alors que le postulat de base du coupé cabriolet nest pas toujours favorable au comportement routier. Par un embonpoint contrôlé, un toit bien conçu et des trains choisis avec raison ; la Volkswagen donne un leçon à certaines concurrentes moins silencieuses et, surtout, moins généreuses pour les passagers arrière.

1re partie

Merci à M. De Neys pour la séance photos avec la Karmann Ghia

Sites constructeur : France - Belgique

Photos : VW & Olivier Duquesne