Profiter du soleil dautomne avec une belle Anglaise, cest un plaisir délicieux que lon partagera ensemble durant ces quelques lignes. La Britannique, cest la Jaguar XK 4.2 cabriolet. Un bien joli morceau qui na pas peur de se dévoiler pour mieux ébouriffer son chauffeur. Une décapotable qui joue sur le charme, le luxe, la classe et la sérénité. Dautant que la dernière génération XK a su soigner sa tenue et son caractère.
Sur la console centrale, près du sélecteur de la boîte ZF : un bouton rouge. Pas le temps de trépigner, on appuie sur le frein et on enfonce cette clé magique. Le V8 sébroue. Sans pour autant exploser la tête. On retire tout aussi rapidement la toile qui nous sert de capote en appuyant sur la commande ad hoc. Une opération qui prend maximum 18 secondes. Au milieu du cui-cui des oiseaux, mais surtout du brouhaha automobile, on entend la musique douce du moteur atmosphérique au repos. Niveau paysage, on voit surtout le rétroviseur central qui domine le pare-brise fort incliné. Et pour partir, on place la grille du sélecteur sur D. Pas de bras de frein à main typique, mais une petite poignée quil nest même pas nécessaire de manipuler au démarrage. Rétros réglés et sièges parfaitement positionnés via les commandes électriques : on est paré.
La prise en main sera, comme à chaque fois, prudente. Il convient de jauger sa monture avant de partir à lassaut de grandes aventures. Grand bouleversement dans la tradition Jaguar : la boîte ZF à 6 rapports a zappé la grille en J. Mais quimporte le flacon, pourvu quon ait livresse. Et de plaisir, bientôt il en sera question. La Jaguar avec son V8 atmosphérique de 4196 cm³ à 4 arbres à cames en tête, dispose de 298 ch (219 kW) à 6000 tr/min et dun couple de 411 Nm à 4100 tr/min. Tout en aluminium, avec ses 8 cylindres disposés en V à 90°, ce moteur de 4.2 litres a un alésage et une course de 86,0 x 90,3 mm. Un bloc dérivé de celui que lon retrouve dans la XJ. La principale différence avec celui du XK 4.2 litres de la génération précédente réside dans la technologie de linjection qui fait appel à des injecteurs multitrou améliorant la pulvérisation du carburant dans les chambres de combustion. Ainsi armée, la XK Convertible réalise un 0 à 100 km/h en 6,3 s et peut croiser à une allure bridée électroniquement à 250 km/h.
Les premiers kilomètres en banlieue bruxelloise, puis sur autoroute, montrent que la Jaguar est avant tout conçue pour ne pas se tracasser. Malgré sa taille imposante et ses flancs invisibles du poste de conduite, elle se manie docilement et ne craint pas les changements de bande. On peut donc se la jouer pépère dans une ambiance feutrée, même avec labsence de toit. La transmission automatique nest pas étrangère à cette impression de facilité et de légèreté. De quoi afficher un sourire de contentement. Les passages de rapports sont doux, fluides et rapides prouvant que la gestion électronique de la ZF montre une certaine intelligence. Pour linstant, on en est resté au mode normal sans utiliser les palettes au volant. On croise tranquillement avec le régulateur dautant quon na pas installé, encore, le filet coupe-vent. Inutile de dire que les coups de brosse du matin sont déjà effacés.
Ce petit tour à rythme de sénateur donne loccasion de tester lergonomie de lensemble. On lâche de la main droite le volant en cuir pour découvrir lécran tactile. La navigation est efficace et il est possible de passer dune fonction à lautre sans trop devoir quitter la route des yeux. On programme la présélection radio, on affiche la carte de la navigation, etc. Et ça, sur le sélecteur, cest le mode Sport à garder sous le coude pour tout à lheure. Tout comme la désactivation de lantipatinage. On repère donc les différents boutons, on touche, on tâte, on mate. Mais un truc coince. Où cest donc le chauffage du siège ? Ben oui, une telle voiture a forcément prévu la petite bouillotte fessière pour les passagers à lavant. Trouve pas ! Un parking le long de la route est nécessaire pour dénicher cela sans devenir un danger public. Et la solution apparaît rapidement. Il faut aller dans le menu climatisation via lécran tactile et appuyer avec son petit doigt sur le logo typique pour activer le siège chauffant. On aurait aimé plus convivial et moins complexe pour un élément indispensable à bord dun cabriolet de ce calibre. Du coup, on en profite aussi pour synchroniser le GSM via Bluetooth et, surtout, pour installer le filet coupe-vent. Au détour de lopération montage manuel de lantiremou, on découvre la tige métallique qui nous sert dantenne. Un machin rustique et passéiste dun goût douteux. Sûrement un besoin de tradition à langlaise. Bon, tout est prêt. On redémarre la Jaguar XK et on se lance vers un parcours plus amusant. Attention, maintenant, ça va chauffer.
À suivre
Sites constructeur : France - Belgique
Photos : Olivier Duquesne | Jaguar