La fonction d'assistance au parking, essayée au péril de sa vie par votre serviteur le printemps dernier sur un Toyota Estima est disponible sur un nombre grandissant de voitures dont la Lexus LS460 très récemment. Elle était jusqu'à présent le domaine réservé de Toyota sur le marché japonais. C'est terminé, puisque Honda introduit une version simplifiée de la même fonction à l'occasion du millésime 2007 de la Life qui sera mise en vente la semaine prochaine. Et c'est très significatif.

La Honda Life est en effet très loin d'être un calculateur mobile comme la Lexus, c'est même l'inverse, une voiture simple pour les gens qui n'aiment pas les voitures, ou du moins qui ne souhaitent pas allouer de ressources, cérébrales ou financières, à leur voiture plus qu'il n'est strictement nécessaire. Concept évidemment choquant pour les lecteurs avides du Blog Auto, mais je vous assure qu'il y en a. Plein. Et Honda pense que cette catégorie cliente de la Life ne prend aucun plaisir à la beauté de la manoeuvre, à l'art du créneau, et qu'elle s'en passerait bien si c'était possible. La grande majorité des Prius vendues au Japon l'étant avec l'option, pourtant chère et assez primitive, d'assistance au parking, on se dit qu'ils n'ont sans doute pas tort.

Mais comme il est inimaginable de coller dans une Life tout le barda du système Toyota, avec écran, traitement d'image, etc, les ingénieurs de Honda ont mis au point un système beaucoup plus simple, mais qui émule la part essentielle du système concurrent. La fonction est valide pour les deux types de parking, parallèle ou à angle droit. La position de départ est déterminée en alignant un repère peint sous la vitre avant et le nez de la voiture à l'arrière de la place convoitée, ou dans le cas d'un angle droit une des bandes blanche qui délimite l'emplacement. On appuie ensuite sur le bouton adéquat du tableau de bord, et la voiture réalise la part critique de la manoeuvre, se basant simplement sur la géométrie et ses propres dimensions.

Point de capteur, ni de correction en temps réel, simplement un mouvement préenregistré rejoué en playback et accompagné d'indications vocales. Il faut finir à la main, mais le plus dur est fait. On peut voir la démonstration par deux clientes typiques (et tout à fait charmantes) ici et là. La multitude de bips et de voix électroniques horripilera le lecteur hexagonal, qui ne supporte plus que sa voiture lui adresse la parole depuis les divagations surréalistes des premières Renault douées de la voix, mais les Japonais ne s'en formalisent pas. Différences culturelles...

Honda consacre un mini-site adorable à la chose, avec même des animations Flash interactives expliquant la marche à suivre. Même si vous ne lisez pas les idéogrammes, la visite est recommandée.

Je lis déjà les commentaires pointant l'inutilité, la complexité fragile, voire le danger que représente cette incitation au moindre effort, comme à chaque fois qu'on aborde le sujet. J'ai bien peur qu'on n'en soit plus là. L'adoption par cette voiture basique d'un tel système signale sa prochaine ubiquité.

D'ici quelques années, on fera des démonstrations de créneau pour impressionner les enfants dans les festivals d'anciennes, qui seront capturées et publiées sous forme de vidéos holographiques 3D cataloguées "Nostalgie" sur le Blog Auto 5.0. D'ici là, ne perdez pas la main.

Source et crédit images: Honda Japon

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