Pour terminer l'examen de ce rival à longue distance du Renault Espace, il est temps de se pencher sur une fonction dont Toyota est particulièrement fier, l'aide au parking intitulée Intelligent Parking Assist. Déjà disponible sur la Prius vendue au Japon depuis deux ans, elle arrive sur les modèles européens et américains cette année, ainsi que sur la Lexus LS. L'Estima la reçoit en dot si l'acheteur choisit l'option G-Book Alpha, c'est-à-dire le système de navigation/assistance en ligne/disque dur/calculateur qui soulage le portefeuille d'une somme conséquente mais remplace avantageusement l'humain(e) du siège d'à côté pour toutes les tâches d'aide à la conduite, et en particulier l'art mystérieux du créneau.
Enfin, pas trop mystérieux, le créneau, s'il vous plaît. Le système se contente de la première passe, qui consiste à ranger la voiture le long du trottoir en marche arrière. Ce qui peut fonctionner dans le cas idéal où l'emplacement est suffisamment grand, sachant que la petite correction ultérieure du rapprochement de la voiture devant pour ne pas prendre trop de place est à la charge du conducteur. Oublions aussi les créneaux de haute voltige en plusieurs étapes, trop complexes pour le système. Cela dit, même en l'état, l'Intelligent Parking Assist montre des promesses, d'autant que l'autre type de stationnement, la marche arrière perpendiculaire dans l'emplacement type parking de supermarché, est supporté aussi, et fonctionne par contre très bien. La nouvelle version du système essayée ici repère maintenant les lignes qui délimitent les emplacements, ce qui limite les règlages manuels avant d'engager la manoeuvre. Il est vrai que ce type de stationnement n'est pas difficile à réaliser, hormis pour les cas désespérés.
Comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous, la procédure consiste à s'arrêter quelques longueurs après l'emplacement vide, engager la marche arrière, ce qui active la caméra située sur le hayon, et sélectionner le type de stationnement. Le système analyse la scène et propose une position, qu'il est possible ensuite d'affiner via l'écran tactile. Une fois les paramètres satisfaisants, on peut engager la manoeuvre en lâchant doucement le frein. Pas trop, le système se déconnectant si la marche arrière est trop rapide, déclinant au plus tôt toute responsabilité des suites d'une manoeuvre ratée. Si tout se passe correctement, la voix féminine qui personnifie la voiture avertit de la fin de la tâche une fois la voiture parallèle au trottoir, sans même remettre les roues rectilignes, ce qui est un peu dommage (photo).
http://www.youtube.com/watch?v=V8Fq_hnJInE
Dans l'ensemble, l'Intelligent Parking Assist dans l'état actuel fonctionne correctement, mais n'impressionnera pas le citadin français maestro du mouchoir de poche, c'est très clair. Il n'empêche, cette expérience me rend impatient de voir les versions ultérieures. On y est presque, et il faut saluer Toyota pour avoir oser mettre le système sur le marché dès maintenant. Par ailleurs, si j'ai un souhait à formuler, c'est de rendre débrayable la panoplie de bips de toutes sortes qui marquent la plupart des manoeuvres. Le feedback sonore c'est bien, mais point trop n'en faut.
La conclusion que je tire de ces quelques jours aux commandes de cet ordinateur sur roues, c'est que la loi du moindre effort est bien tentante. Le niveau de confort remarquable allié aux automatismes divers rendent la route très facile, et, surtout dans un tel véhicule qui n'a pas pour vocation première de provoquer l'extase chez le conducteur, le pilotage quasi automatique du point A au point B est curieusement gratifiant. Tant qu'il restera par ailleurs des voitures à piloter, cette évolution vers le tout technologique me convient parfaitement.
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