par Christophe Labedan

Ford Mustang Roush (suite)

Qui n'a jamais pris son pied en mangeant un plat simple, abondant, prévisible, voire rustique, comme un T-Bone saignant? Il y a dans ces moments-là quelque chose de brut, de naturel, une sensation puissante dont on a ensuite du mal à se passer.

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Qui n'a jamais pris son pied en mangeant un plat simple, abondant, prévisible, voire rustique, comme un T-Bone saignant? Il y a dans ces moments-là quelque chose de brut, de naturel, une sensation puissante dont on a ensuite du mal à se passer.

Eh bien, la Mustang Roush, c'est un peu ça. Du simple (propulsion, essieu arrière rigide), du brut (un bon gros v8) et même du piquant (compresseur). Et quel plaisir!

Déjà, sa gueule impressionne! Mais la pression de l'envie de cravacher cette Mustang est la plus forte. A l'intérieur, n'attendez rien de transcendant: plastiques bas de gamme, accessoires légers et instrumentation limitée, ce qui est plus ennuyeux. Peut-être que la version définitive se montrera plus complète. Par rapport à ce à quoi nous sommes habitués en Europe, les valeurs sont ici inversées. Autant une Mercedes CLS vous envoûtera par son habitacle somptueux et vous ennuiera sur route à force d'être parfaite, autant la Mustang fait l'impasse sur la présentation et vous délivre des sensations fantastiques!

L'efficacité? Elle s'en moquerait presque. Comme je l'ai dit, les liaisons au sol sont rustiques, et, malgré les disques rainurés, le freinage s'avère franchement décevant : aucun mordant, pédale molle et puissance en berne. La direction ne se montre pas d'une précision chirugicale tandis que le train avant ne mord pas franchement le virage.

Alors, d'où vient le plaisir? Déjà, si la partie châssis n'est pas hi-tech, elle reste saine et prévisible : on se trouve en confiance rapidement, surtout que l'amortissement et l'adhérence sont bons.

Ensuite, la boîte manuelle, consistante, précise, ferme, mais maniable est un modèle du genre. Enfin, le moteur. Un V8 de 4,6L qui gronde, tremble et vous colle au siège tandis qu'il se rue vers le rupteur en miaulant de joie. Mais le pauvre, il est bridé par l'antipatinage! Vite, déconnectons-le! Là, le small-block exulte, se libère, se déchaîne, à tel point que même en 3è, le train arrière ne peut contenir la puissance qui lui arrive en un flot généreux et inépuisable. Un dragster! Les vidéos en témoignent! Tiens ça pétarade? Mais oui, on est au rupteur, vers 6500 tr/mn! Vite, le rapport supérieur! Une légère dérive de l'arrière au réembrayage et la poussée reprend.

En fait, il suffit juste de doser son accélération au début, le temps que les roues trouvent du grip, et là, gaaaaz!  Et en virage? Une pression bien dosée sur la pédale et la Roush se met à dériver comme on s'y attend, ni plus, ni moins. La progressivité de la mécanique aide beaucoup.

Et que dire de sa souplesse : évoluer et reprendre avec vigueur en 4è à 1500 tours, une seconde nature! On sent que Roush a réalisé un superbe travail de mise au point. Il faut dire qu'avec le Nascar, ils ont une sacrée expérience!

Ah mais il faut déjà la rendre. Dommage, je l'aurais bien gardée encore un peu, 4-5 ans pas plus...

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Qui n'a jamais pris son pied en mangeant un plat simple, abondant, prévisible, voire rustique, comme un T-Bone saignant? Il y a dans ces moments-là quelque chose de brut, de naturel, une sensation puissante dont on a ensuite du mal à se passer.

Christophe Labedan
Rédacteur
Christophe Labedan

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