par La rédaction

Espionnage chez Valeo

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Espionnage tout azimut chez Valeo, léquipementier a décidément bien des soucis.

Après avoir porté plainte, le 26 avril, pour intrusion frauduleuse dans un système automatique de données contre une stagiaire chinoise, l'équipementier automobile vient de se séparer à l'amiable de son responsable anticontrefaçon, après avoir tenté de le licencier pour faute grave. On lui reprochait le vol de copies de pièces détachées automobiles et de documents à un contrefacteur présumé. La direction réunie en comité d'établissement a estimé : quil est inconcevable que l'un de nos salariés, à l'occasion de son activité professionnelle, commette ce qui s'apparente, selon nous, à un acte pénalement répréhensible. De son côté, l'intéressé, qui estime n'avoir fait que son travail, a déclaré : un salarié est censé prendre toute mesure pour défendre l'utilisation abusive des actifs de Valeo par des tiers. Dans n'importe quelle entreprise, les commerciaux, de bonne guerre, se débrouillent pour obtenir des infos sur la concurrence...

Nicolas L. est un employé modèle. Il se voit offrir après 12 ans chez Valéo en qualité de commercial spécialisé dans lexport, un poste de responsable de la protection de la marque. Basé en Chine où Valeo possède neuf usines, Nicolas.L est chargé de développer des systèmes de sécurité et dorganiser avec des avocats et des détectives locaux, des "raids" en compagnie de policiers ou de douaniers chinois.

En septembre 2004, alors quil se trouve au salon Auto Mechanika de Francfort,

Nicolas L. dérobe discrètement un disque d'embrayage, deux Commodo, des brochures commerciales et un cahier de salon où l'on agrafe les cartes de visite des gens venus sur le stand. Cest le genre d'infos que la police et les douanes cherchent désespérément. Il y avait près d'une centaine de contacts avec, comme par hasard, des clients de Valeo, beaucoup d'entreprises chinoises et des plaquettes de présentation d'entreprises identifiées comme potentiellement dangereuses, explique t-il.

De retour, Nicolas L. informe ses supérieurs de ses trouvailles. Lesquels, une semaine plus tard, le mettent à pied à titre conservatoire. Et, après entretien préalable, engagent une procédure de licenciement. Nicolas L. étant un salarié protégé par son appartenance au comité d'entreprise, la question doit être soumise à cette instance. Nicolas L., pour sa défense déclare : Les cabinets d'investigation m'ont demandé de me procurer des noms, des adresses, des preuves sur certaines personnes pour ensuite aller les prendre la main dans le sac en Chine, et de rajouter : Jai vu, avec étonnement la société Valeo Distribution, en 1999, utiliser de fausses cartes de visite pour piéger les contrefacteurs.

A l'unanimité, le comité d'établissement se prononce contre le licenciement. Tout comme l'inspecteur du travail. Réintégré en novembre chez Valeo, Nicolas L. y est resté jusqu'à son départ négocié, en mai. Les pièces et les documents incriminés, eux, auraient été renvoyés au contrefacteur par la direction, qui n'a rien à déclarer sur cette affaire.

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