Paris : la fermeture des voies sur berge n'améliore pas la pollution
Un an après la fermeture des voies sur berge décidée par la Mairie de Paris, AirParif publie un bilan sur l'évolution des polluants.
Un an après la fermeture des voies sur berge décidée par la Mairie de Paris, AirParif publie un bilan sur l'évolution des polluants.
Un an après la fermeture des voies sur berge décidée par la Mairie de Paris, AirParif publie un bilan sur l'évolution des polluants.
Pour ce bilan, AirParif a procédé à deux prises de mesures, une en été, l'autre en hiver. Mais, également à une modélisation pour atténuer l'effet météorologique. L'organisme s'est intéressé aux NOx. Ces derniers sont dus à 56% au trafic routier, loin devant les 18% du résidentiel et tertiaire.
Il en résulte que le déport de la circulation des quais bas vers les quais hauts ont évidemment amélioré la situation sur les quais bas. En effet, les NOx sont relativement localisés et AirParif mesure une baisse sur la partie basse des quais, fermés à la circulation.
Mais, cela reste tout de même élevé note l'organisme. Pire, la pollution est reportée, en même temps que la circulation, sur le quai haut, ou aux carrefours à la fin de la "piétonnisation".
En fait, AirParif note : "Ces impacts ne touchent pas la pollution de fond et restent limités aux abords des axes routiers concernés. De ce fait, aucun impact significatif sur l’exposition des populations n’a été mis en évidence à la hausse ou à la baisse".
On pourra toutefois nuancer en rappelant qu'il n'y a pas d'habitation sur les quais bas. Au contraire, sur les quais hauts, oui. L'exposition de cette population n'a pas du être améliorée si on en croit AirParif.
Sur l'ensemble de la capitale, AirParif note une amélioration de l'air au niveau du Louvre. Mais, aussi sur les quais en aval. En revanche, l'air se dégrade en amont, à l'est. A ce niveau on retrouve les quais bas, mais également les trajets de reports.
Mais là où l'étude est intéressante, c'est quand elle s'intéresse à la variation de pollution à l'échelle de Paris et sa proche banlieue.
"(...) de faibles écarts des niveaux de dioxyde d’azote de +1 % à +5 %, sur quelques grands axes routiers sont possiblement liées à la piétonnisation (A4, A86 et A13) (...)".
En gros, la fermeture des voies sur berge, sans réelle concertation avec les municipalités de banlieue ni la région, reporte le trafic et la pollution aux portes de Paris. Mais, la pollution ne s'arrête pas au périphérique. Par conséquent, les polluants reviennent immanquablement dans Paris avec la dispersion par les vents dominants.
Au final, les touristes et piétons qui se baladent dans les jardins du Louvre, ainsi que sur les quais piétonnisés à ce niveau respirent un air "moins pollué". Ce dernier rejoint la pollution dite "de fond" qui est la pollution que l'on trouve loin des grands axes. Cela reste pollué !
En reportant la pollution sur certains axes entrants de la capitale, la Mairie de Paris se tire une balle dans le pied. En effet, il est certain que la pollution globale ne baissera pas. Il est à craindre que la simple interdiction des véhicules "à pétrole" à Paris aura les mêmes "non effets".
Sans une politique globale, au minimum au niveau de la région, la pollution due au trafic routier ne baissera pas. Pour l'instant la capitale et la région n'ont pas l'air d'être sur la même ligne.
Source : Etude d'AirParif, illustration : 1-Wikimedia, 2-AirParif
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