Dans le domaine des véhicules à énergie alternative, les propositions hybrides constituent le très gros de ce type de modèles commercialisés, donnée évidemment logique l'offre concurrente électrique (la seule réelle pour le moment) commençant tout juste à être lancée au niveau international à échelle importante. Parmi les petits producteurs de véhicules électriques, la compagnie nordique Think se présente comme un futur acteur de la mobilité urbaine via sa petite citadine Think City (en attendant une gamme élargie). Désireux de mettre les points sur les "i" et défaire (ses) dix mythes entourant la voiture électrique, le CEO de Think s'exprime. La parole est donc donnée à Richard Canny. Afficherez-vous un accord plus ou moins complet (ou entièrement ou nullement) avec ses propos ? En toute logique il prêche pour sa paroisse tout en se montrant cependant assez convaincant...
1. On déplace la pollution des villes vers la campagne.
Faux : Les voitures à motorisation électrique sont de 3 à 5 fois plus efficaces au plan énergétique que les voitures fonctionnant à l’essence. Certes, le mieux est de recourir à une source d’énergie renouvelable pour alimenter les voitures électriques, mais leur efficacité supérieure les rend moins polluantes même quand on utilise de l’électricité produite par des centrales au charbon.
2. Les consommateurs n’achèteront jamais une voiture qui offre une autonomie inférieure à 300 kilomètres.
Faux : Les fameuses craintes relatives à l’autonomie des voitures électriques diminuent lorsque les gens s’habituent à les conduire sur une base quotidienne. C’est comme recharger son cellulaire pendant la nuit; on le branche le soir et il est plein le lendemain. THINK a récemment annoncé une nouvelle norme pour le temps de recharge, soit de 0 à 80% de la capacité totale en seulement 15 minutes, afin de répondre aux rares situations où une voiture électrique parcourt plus de 150 kilomètres en une journée.
3. La batterie ne durera pas.
Faux : Les batteries des voitures électriques sont conçues pour durer au moins 10 ans et plus de 160 000 kilomètres. Certaines voitures THINK en Europe approchent déjà leur 10e année sur la route. La compagnie se sert de cette expérience pour s’assurer que les nouvelles batteries au lithium répondent aux attentes.
4. Il faudra construire beaucoup plus de centrales.
Faux : L’électricité en dehors des heures de grande consommation est disponible en quantité suffisante aux États-Unis pour alimenter 79% des voitures. Avec l’augmentation des modèles électriques, il sera important d’optimiser les périodes de recharge et le branchement au réseau. Les millions de micro-unités de stockage d’énergie que représenteraient les voitures électriques fourniraient de belles occasions d’améliorer la stabilité et la performance des réseaux de distribution d’électricité tout en équilibrant la demande.
5. On va manquer de lithium, qui est toxique au passage.
Faux : Le lithium recueilli aujourd’hui provient des lacs de sel asséchés d’Amérique du Sud et de Chine. On peut même l’extraire de l’eau salée. L’industrie automobile ne manquera pas de lithium pendant au moins 10 ans. De plus, il se peut que les nouvelles générations de batteries utilisent d’autres métaux légers comme le zinc ou le nickel. Le lithium des batteries usées sera par ailleurs recyclé. Pour ce qui est de sa toxicité, on ne retrouve aucun métal lourd dangereux dans sa composition, contrairement au plomb et au cadmium.
6. L’infrastructure doit exister en premier.
Faux : D’après notre expérience dans une vingtaine de villes européennes, la meilleure façon de déployer les voitures électriques est de les faire rouler d’abord et d’ajouter l’infrastructure ensuite. En effet, s’il n’y a pas de voitures électriques pour utiliser tous ces points de recharge et de stationnement qui leur sont dédiés, les gens y verront un gaspillage.
7. Les voitures électriques ne sont pas sûres.
Faux : Les voitures électriques certifiées pour rouler sur l’autoroute, comme la THINK City, répondent aux mêmes normes de sécurité que tous les autres modèles de série. Elles vont même plus loin. Par exemple, la nouvelle règlementation de l’Union européenne stipule que les voitures électriques doivent se conformer aux standards électriques européens. La THINK City est la première à se conformer.
8. La technologie est trop complexe.
Faux : Une voiture électrique moderne ne compte que cinq pièces mobiles principales, comparativement à une centaine pour un moteur à combustion. De plus, il n’est pas nécessaire de visiter régulièrement le garage, puisqu’il n’y a pas d’huile à vidanger ni de filtre à remplacer. Même les plaquettes de freins durent 2 ou 3 fois plus longtemps (les voitures électriques comme la THINK City emploient un système de freinage régénérateur qui emmagasine l’énergie autrement perdue lors du freinage). Le premier entretien recommandé pour une voiture électrique est prévu autour de 65 000 kilomètres, justement pour remplacer les plaquettes de freins. Éventuellement, il faudra aussi changer les essuie-glaces et les pneus, mais c’est à peu près tout!
9. Les recharges rapides vont accélérer l’usure des batteries.
Faux : Les nouvelles batteries au lithium prismatique sont conçues pour répondre à des demandes de recharge rapide. C’est le cas de la batterie EnerDel de THINK. La clé est la gestion de la température de la batterie pendant la recharge. Aussi, le fait de limiter la recharge rapide entre 0 et 80% de la capacité totale de la batterie prolonge sa durée de vie. Selon THINK, 95% de la distance parcourue par toutes les voitures électriques sera attribuable à une recharge effectuée la nuit, en dehors des heures de grande consommation, lorsque l’électricité coûte moins cher et le réseau est moins sollicité. Les stations de recharge rapide seront là pour rassurer les rares conducteurs de voitures électriques qui rouleront plus de 150 kilomètres par jour.
10. Les hybrides rechargeables représentent une meilleure solution.
Faux : Transporter le poids et le coût de deux motorisations différentes dans une même voiture a peu de sens. Les familles moyennes tireraient davantage profit d’une voiture hybride et d’une voiture ordinaire économe d’essence dans leur garage. Les hybrides rechargeables qui continuent de prendre du poids et de l’expansion auront besoin de plus de batteries et de génératrices (à essence ou au diesel) plus puissantes. Cela risque de devenir un cercle vicieux.
Source : Think.